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Contes, Légendes, Traditions, Féerie,Ecriture, Graphisme
 
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 "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"

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Béa
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Béa


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MessageSujet: "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"   "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" EmptyMer 1 Déc - 19:29

sapin et voilà, Décembre vient de commencer, alors je nous propose de reprendre notre bonne tradition du Jardin:
A chaque jour, une nouvelle histoire.
Cette fois-ci, je ne l'ai pas mis dans la partie "enfants", car ça nous donnera la possibilité d'y mettre des Contes pour tous.
Nous aurons plus de choix!! l'essentiel est de nous faire rêver, voyager au pays des Contes, sans frontière!

Voici donc celui du....

1er décembre

LES QUATRE SAISONS


Il y avait une fois une petite fille. Cette petite fille demeurait dans une jolie petite maison avec sa maratre et sa
demi-soeur. La petite fille, Claire, était bonne et très jolie. La demi-soeur de la petite fille, Laure, était méchante et laide.
La mère était aussi méchante et laide que sa fille. Et toutes deux n'aimaient pas Claire!! elles en étaie,t terriblement jalouses.

Un jour la méchante fille dit à sa mère: "Ma mère, envoyez Claire à la forêt cueillir des violettes.
La mère répondit: "Des violettes, dans cette saison! C'est impossible, ma fille, dans la forêt il y a seulement de la neige
et de la glace."
Mais la méchante fille insista, et la mère dit à Claire: "Allez à la forêt cueillir un bouquet de violettes pour
votre soeur."
Claire regarda sa mère avec surprise, et répondit: "Ma mère, c'est impossible! Dans cette saison
il y a seulement de la neige et de la glace dans la forêt."
Mais la mère insista, et la pauvre Claire partit.

Elle alla à la forêt, chercha les violettes, et trouva seulement de la neige et de la glace.
La pauvre fille dit: "J'ai froid; où y a-t-il du feu?"
Elle regarda à droite, elle regarda à gauche, et elle vit un grand feu à une grande
distance. Elle alla à ce feu, et vit douze hommes assis autour du feu.

Trois hommes avaient de longues barbes blanches et de longues robes blanches; trois hommes avaient de
longues barbes blondes et de longues robes vertes; trois hommes avaient de longues barbes brunes et de
longues robes jaunes, et trois hommes avaient de longues barbes noires et de longues robes violettes.

La petite fille s'approcha en silence, et elle vit que l'un des hommes à barbe blanche avait un bâton à la main.
Cet homme se tourna et dit: "Petite fille, que cherchez vous dans la forêt?"
La petite fille répondit: "Monsieur, je cherche des violettes."
L'homme à barbe blanche dit: "Ma pauvre petite fille, ce n'est pas la saison des
violettes, c'est la saison de la neige et de la glace. "Oui," dit la petite fille, "mais ma mère a dit: 'Allez à la
forêt cueillir un bouquet de violettes pour votre soeur,' et je suis forcée d'obéir."

L'homme à barbe blanche regarda la petite fille un instant, et dit: "Chauffez-vous, ma pauvre enfant."
Alors il prit son bâton, se tourna vers un des hommes à barbe blonde, lui donna le bâton et dit:
-"Frère Mai, les violettes sont votre affaire. Voulez-vous aider cette petite fille?"
"Certainement," répondit Frère Mai.
Il prit le bâton et attisa le feu. En un instant la glace disparut, et la neige
aussi. La petite fille n'avait plus froid, elle avait chaud. Un instant après elle vit que l'herbe était verte, et
bientôt elle vit beaucoup de violettes dans l'herbe.
Alors Frère Mai se tourna vers elle et dit:
"Ma chère petite fille, cueillez un bouquet de violettes, aussi vite que possible, et partez."
La petite fille cueillit un bouquet de violettes, dit: "Merci, mon bon monsieur Mai," et partit.

Frère Mai donna le bâton à l'homme à barbe blanche, il attisa le feu, et en un instant les violettes et l'herbe
avaient disparu, et la glace et la neige étaient là comme avant.

La petite fille alla à la maison et frappa à la porte. La mère ouvrit la porte et dit: "Avez-vous les violettes?"
"Oui, ma mère," répondit Claire, et elle donna les violettes à sa mère. "Où avez-vous trouvé ces violettes?" dit
la mère. "Dans la forêt," répondit Claire, "il y avait beaucoup de violettes dans l'herbe."
La mère de Claire était très surprise, mais elle ne dit rien.

Le lendemain la méchante fille dit à sa mère: "Ma mère, envoyez Claire à la forêt cueillir des fraises."
"Des fraises, dans cette saison, c'est impossible, ma fille," répondit la mère. Mais Laure insista, et la mère dit à
Claire: "Allez à la forêt cueillir des fraises pour votre soeur."
Claire regarda sa mère avec surprise, et dit: "Ma mère, c'est impossible! Dans cette saison il y a de la glace et de la neige dans la forêt mais pas de fraises."
Mais la mère insista, et la pauvre Claire partit.

Elle alla à la forêt, chercha les fraises, et trouva seulement de la neige et de la glace.
La pauvre fille dit: "J'ai froid! où y a-t-il du feu?" Elle regarda à droite et à gauche, et elle vit un grand feu à une grande distance.
Elle s'approcha de ce feu et vit les douze hommes.
Trois hommes avaient des barbes blanches et des robes blanches, trois hommes avaient des barbes blondes et
des robes vertes, trois hommes avaient des barbes brunes et des robes jaunes, et trois hommes avaient des
barbes noires et des robes violettes.

La petite fille s'approcha et dit à l'homme à barbe blanche qui avait un bâton à la main: "Monsieur, j'ai froid,
voulez-vous me permettre de me chauffer à votre feu?" "Certainement," répondit l'homme.
"Mon enfant, que cherchez-vous dans la forêt dans cette saison?" "Des fraises, monsieur." "Des fraises," répéta l'homme avec
surprise, "ce n'est pas la saison des fraises. C'est la saison de la glace et de la neige."
La petite fille répondit:
"Ma mère a dit, 'Allez à la forêt cueillir des fraises pour votre soeur,' et je suis forcée d'obéir."
Alors l'homme à barbe blanche donna son bâton à un des hommes à barbe brune, et dit:
-"Frère Juin, les fraises sont votre affaire. Voulez-vous aider cette petite fille?"
-"Avec le plus grand plaisir," répondit Frère Juin.
Il prit le bâton et attisa le feu. En un instant toute la neige et
toute la glace avaient disparu. La petite fille n'avait plus froid, elle avait chaud.
Elle vit l'herbe verte, et quelques minutes après elle vit beaucoup de fraises dans l'herbe.

Alors Frère Juin se tourna vers elle et dit, "Ma chère petite fille, cueillez vos fraises, vite, vite, et partez.
La petite fille cueillit les fraises, dit: "Merci, mon bon monsieur Juin," et partit.
Frère Juin donna le bâton à Frère Janvier. Il attisa le feu et en un instant les fraises avaient disparu, et la neige
et la glace étaient là comme avant.

La petite fille retourna à la maison et frappa à la porte. La mère ouvrit la porte, et demanda:
"Où sont les fraises?" Claire donna les fraises à sa mère. "Où avez-vous trouvé ces fraises?" demanda la mère.
"Dans la forêt;" répondit la petite fille, "il y avait beaucoup de fraises dans l'herbe." La mère était très surprise. Elle
donna les fraises à la méchante fille, qui les mangea toutes.

Le lendemain la méchante fille dit à sa mère: "Ma mère, envoyez Claire à la forêt cueillir des pommes." La
mère dit: "Ma fille, il n'y a pas de pommes dans la forêt dans cette saison." Mais la méchante fille insista, et la
mère dit à Claire: "Ma fille, allez dans la forêt cueillir des pommes pour votre soeur." Claire regarda sa mère
avec surprise et dit: "Mais, ma mère, il n'y a pas de pommes dans la forêt dans cette saison." La mère insista,
et Claire partit.


.../... la suite demain!! bn1 flocon flocon flocon
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Béa
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Béa


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MessageSujet: Re: "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"   "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" EmptyJeu 2 Déc - 10:06

ca,dy suite de l'histoire!!!

2 Décembre

.../... Elle regarda à droite et à gauche, mais elle ne trouva pas de pommes.
Elle avait froid, et dit: "Où y a-t-il du feu?
Dans un instant elle vit le même feu et les mêmes hommes.
Elle s'approcha et dit à l'homme à barbe blanche qui avait le bâton à la main: "Mon bon monsieur,
voulez-vous me permettre de me chauffer à votre feu?"
L'homme répondit: "Certainement, ma pauvre enfant;
que cherchez-vous dans la forêt dans cette saison?"
"Je cherche des pommes, monsieur."
"C'est la saison de la neige et de la glace, ma pauvre enfant, ce n'est pas la saison des pommes."
"Oui, monsieur, mais ma mère a dit: 'Allez chercher des pommes,' et je suis forcée d'obéir," dit Claire.

Alors l'homme à barbe blanche prit son bâton, se tourna vers un des hommes à barbe noire et dit:
-"Frère Septembre, les pommes sont votre affaire. Voulez-vous aider cette pauvre petite fille?"
-"Certainement," répondit Frère Septembre. Il prit le bâton, attisa le feu, et dans un instant la petite fille vit un
pommier, tout couvert de pommes. Alors Frère Septembre se tourna vers la petite fille, et dit: "Ma chère petite
fille, cueillez deux pommes, vite, vite, et partez." La petite fille cueillit deux pommes rouges, dit:
"Merci, mon bon monsieur," et partit.

Frère Septembre donna le bâton à Frère Janvier, qui attisa le feu, et à l'instant le pommier disparut, et les
pommes rouges aussi, et la neige et la glace étaient là comme avant.

La petite fille retourna à la maison, elle frappa à la porte.
La mère ouvrit la porte, et demanda: "Avez-vous les
pommes?" "Oui, ma mère," répondit la petite fille. Elle donna les pommes à sa mère et entra dans la maison.
La mère donna les pommes à la méchante fille. La méchante fille mangea les deux pommes, et demanda à
Claire: "Ma soeur, où avez-vous trouvé ces grosses pommes rouges?"
"Dans la forêt, il y avait un grand pommier tout couvert de pommes rouges," répondit Claire.

La méchante fille dit à sa mère le lendemain: "Ma mère, donnez-moi mon manteau et mon capuchon. Je vais à
la forêt cueillir beaucoup de violettes, de fraises, et de pommes."
La mère donna le manteau et le capuchon à Laure, qui partit.

Elle alla dans la forêt, elle vit de la glace et de la neige, mais elle ne vit pas de violettes. Elle ne vit pas de
fraises, et elle ne vit pas de pommes. Elle chercha à droite, elle chercha à gauche, en vain.
Alors elle dit: "J'ai froid, où y a-t-il du feu?" Elle regarda à droite et à gauche, et vit le grand feu et les douze hommes, assis en silence autour du feu.
Laure s'approcha, et l'homme qui avait le bâton dit:
"Mon enfant, que cherchez-vous dans la forêt dans cette saison?"
"Rien," dit la méchante fille, qui était aussi très impolie.

Frère Janvier prit son bâton, attisa le feu, et dans un instant la neige commença à tomber.
La méchante fille partit pour aller à la maison, mais la neige tombait tant, qu'elle perdit son chemin et ne rentra jamais.
La mère dit: "Où est Laure?" Un moment après la mère prit son manteau et son capuchon et partit pour
chercher Laure. Elle chercha dans la forêt, elle arriva aussi au grand feu et vit les douze hommes.

Frère Janvier dit: "Ma bonne femme, que cherchez-vous dans la forêt dans cette saison?"
"Rien," répondit la mère, qui était aussi impolie.

Frère Janvier prit son bâton, attisa le feu, et à l'instant la neige commença à tomber.
La mère partit pour aller à la maison, mais la neige tombait tant, qu'elle perdit son chemin et ne rentra jamais.
La bonne fille était seule dans la maison désormais, mais douze fois par an elle recevait la visite d'un des douze hommes.

Décembre, Janvier, et Février apportaient de la glace et de la neige;
Mars, Avril, et Mai apportaient des violettes;
Juin, Juillet, et Août apportaient de petits fruits;
et Septembre, Octobre, et Novembre apportaient beaucoup de pommes.
La petite fille était toujours très polie, et les douze mois sont restés ses bons amis.



"1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" Tronc
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Chrysalide
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MessageSujet: Re: "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"   "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" EmptyJeu 2 Déc - 20:01

Merci Dame Louve pour cette jolie hisoire.
J'attendais la fin avec impatience. Je crois bien qu'avec cette rubrique je vais me régaler...
Merci encore Béa zou ye
bises
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Béa
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Béa


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MessageSujet: Re: "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"   "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" EmptyJeu 2 Déc - 22:37

sapin merci ma Chrysalide!
ça fait plaisir de recommencer nos belles traditions du Jardin!
gros, gros Bizoux flocon flocon
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abigail
DRUIDESSE
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MessageSujet: Re: "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"   "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" EmptyJeu 2 Déc - 23:54

très belle, cette histoire ! aussi bien pour les grands que pour les petits !
je m'en vais la garder pour mes demoiselles, friandes d'histoires qui parle de Nature !

on commence joliment le mois ! oh
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Béa
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MessageSujet: Re: "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"   "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" EmptySam 4 Déc - 0:46

fey Haaa, les Contes!... c'est magique! bien contente de ranimer cette rubrique avec vous, les Fées! tch flo

allez, voici le conte du....

4 décembre

Le Noël du cordonnier

Il y a de ça bien longtemps, un humble cordonnier et sa famille vivaient dans le village de Visdalyk, en Hongrie.
Il avait cinq filles et quatre garçons, et bien que sa femme fut fort habile et économe, le peu d'argent qu'il gagnait ne suffisait point aux besoins du ménage.
Plus Noël approchait, et plus la perspective de n'avoir rien à offrir à sa femme et ses enfants, ne serait-ce qu'un bon repas, le désespérait..
Sa misère devint telle qu'il en arriva à souhaiter sa propre mort.

Un soir qu'il cousait une chaussure à la chandelle, un homme tout de noir vêtu, aux yeux jaunes perçants et aux dents pointues lui apparut.
C'était le Malin.
En cette veillée de Noël, il lui offrait de conclure un pacte.
Le cordonnier devait lui promettre son âme, celle de sa femme et de ses enfants, et en échange,
chaque jour lui apporterait plus d'écus d'or que sa main droite ne pourrait en tenir.

Le brave cordonnier y réfléchit un moment mais la pensée de ses enfants maigres et d'un Noël triste l'emporta sur toute autre considération.
Ils conclurent donc un marché pour les dix prochaines années. Le diable disparut aussitôt.

Ce fut un Noël aussi imprévu que mémorable: un arbre fièrement décoré, des cadeaux pour toute la famille, une table bien garnie et plus important encore,
neuf beaux sourires d'enfants.
Peu de temps après, Saint-Pierre fit un voyage en Hongrie.
Il allait ça et là pour vérifier comment les hommes vivaient.
Il arriva ainsi jusqu'à Visdalyk, où habitait le cordonnier et frappa à sa porte.
«Brave homme, peux-tu m'héberger pour la nuit?», demanda Saint-Pierre.

Le cordonnier et sa femme, qui étaient des âmes généreuses, le firent entrer et lui servirent un bon repas.
L'aisance était revenue en la demeure et rien ne manquait sur leur table.
Après avoir soupé, Saint-Pierre alla se coucher dans la pièce située au-dessus du large poêle, bien au chaud.
Le reste de la famille dormirait dans la chambre nouvellement construite.
Au petit matin, après un solide petit déjeuner, Saint-Pierre voulut récompenser l'hospitalité du brave cordonnier et de sa femme :
- Que puis-je t'offrir, coeur vaillant, je t'accorderai avec plaisir tout ce que tu demanderas!
- Puisqu'il en est ainsi, dit le cordonnier, accordez-moi trois voeux.
Premièrement, que celui qui s'assiéra sur cette chaise où je suis ne puisse s'en lever sans mon consentement.
Deuxièmement, que celui qui regarde par cette fenêtre dans la maison ne puisse bouger que si je le veux.
Troisièmement, que celui qui touche au pommier dans mon jardin ne puisse s'en détacher sans mon aide.
- Il en sera fait ainsi, dit Saint-Pierre et il repartit.
Au bout de dix ans, le diable se pointa pour réclamer son dû.
Le cordonnier demanda au Malin la permission de finir son repas.
«Prends un bon morceau de tarte aux pommes et assieds-toi sur cette chaise en attendant», suggéra le cordonnier.

Quand le repas fut fini, toute la famille se leva et le diable voulut en faire autant.
Mal lui en prit: il ne put décoller son postérieur de la chaise.
Il hurla, cracha des flammes, se tortilla, rien n'y fit
Au bout d'une heure, il n'eut d'autre choix que de supplier le cordonnier de le libérer en échange d'un sursis de cinq ans.
Aussitôt dit, aussitôt fait et le diable disparut.

Cinq ans plus tard, le diable revint.
Se souvenant de sa dernière mésaventure, il n'entra point dans la maison et regarda plutôt par la fenêtre de la maison en s'écriant
- «Allez cordonnier, c'est l'heure!».
Le cordonnier et sa famille sortirent de la maison, et lorsque le Malin voulut les suivre, il lui fut impossible de bouger ses pieds.
Il eut beau hurler, taper des poings sur les murs, c'était peine perdue.
Il n'eut d'autre alternative au bout d'une heure que de supplier le cordonnier de lui redonner sa liberté en échange d'un autre sursis de cinq ans.
- «Cette fois-ci, j'accepte mais si je t'y reprends une troisième fois, le pacte sera rompu», dit le cordonnier.
-«Qu'à cela ne tienne, je reviendrai», répliqua le diable.

Comme prévu, cinq années plus tard, le diable revint et ne s'approcha même pas de la maison.
Il resta dans le jardin d'où il hurla - «Cordonnier, l'heure a sonné!»
- «Nous te suivons mais pendant que nous nous préparons, pourquoi ne cueillerais-tu pas quelques pommes pour la route? Elles sont belles et juteuses!» dit le cordonnier.
Le diable avait sûrement faim, car il saisit le pommier et le secoua pour le vider.
Quand il essaya de lâcher prise, ses mains restèrent collées. Il sauta, cracha, jura, rien n'y fit.

Pris pour la troisième fois, le pacte était rompu.
Le cordonnier enleva sa grosse ceinture de cuir et se mit à frapper le diable à toute volée.
À la fin, il le libéra, non sans lui asséner au passage un retentissant coup de pied au derrière.
De mémoire d'homme, le diable ne revint jamais tourmenter qui que ce soit à Visdalyk, la veille de Noël!


"1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" Bnperfils
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MessageSujet: Re: "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"   "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" EmptyLun 6 Déc - 18:59

fu Rhooooooo! les Fées hé! z'avez pas mis de jolis z'histoires !! po Bon! allez zou!
je m'en vais vous en offrir 2 pour le prix d'une! voici pour les jours suivants:

5 et 6 Décembre!

Légende de la Dame des Neiges

Cette histoire se passe il y a très très longtemps, bien avant que le Japon connaisse son premier empereur, il y a donc plus de vingt-six siècles...

Dans une forêt de ce qui est aujourd'hui la province de Musashi, où a été construit depuis Tokyo,
à la fin d'une belle journée d'hiver, deux hommes s'apprêtent à rentrer au village.
Mosaku, vieux bûcheron expérimenté, et Minokichi, son jeune apprenti, commencent à marcher d'un bon pas
malgré la fatigue des heures passées dans le froid et le vent.
Ils savent que la femme de Mosaku leur a préparé une soupe bien chaude.

Une soudaine et violente tempête de neige arrête les deux bûcherons et les contraint à se réfugier
dans une petite hutte de bois qui leur sert d'abri en cas d'intempéries.

Le vieux Mosaku, habitué aux caprices du temps, s'endort bien vite.
Minokichi, lui, change mille fois de position avant de trouver le sommeil...
Au milieu de la nuit, il est réveillé par une pluie de légers flocons de neige qui lui caresse le visage.
Le vent a sans doute ouvert la porte de la cabane, pense-t-il.
La lumière de la lune se reflète sur la neige et éclaire l'intérieur...
Le jeune bûcheron voit une femme, tout de blanc vêtue, d'un blanc scintillant comme la neige,
penchée sur son vieux maître et qui lui souffle une fumée blanche sur le visage.

Ensuite, elle se tourne vers lui, il veut crier mais aucun son ne sort de sa bouche.
La dame des neiges s'approche du jeune homme, leurs visages ne sont plus qu'à quelques centimètres, elle est très belle.
- "Tu devrais subir le même sort que le vieux Mosaku, mais tu es bien jeune et fort joli garçon Minokichi. Je vais donc t'épargner... Mais si tu racontes à quiconque ce que tu as vu cette nuit, je te tuerai." Puis la dame des neiges disparaît.

Malgré l'effroi, Minokichi se lève pour fermer la porte car la neige commençait à envahir la hutte.
Ensuite, il appelle Mosaku, en vain. Le visage du vieil homme est glacé, figé dans la mort.

L'hiver suivant, un soir, alors que Minokichi rentre chez lui, il croise en chemin une très jolie jeune fille
qui n'est pas du village, O-yuki, à la silhouette charmante et à la voix mélodieuse comme un chant d'oiseau.
Minokichi et O-yuki tombent amoureux au premier regard et se marient.
Dix enfants vont naître de leur amour, tous beaux et à la peau pâle comme leur mère.
O-yuki est une bonne épouse et une bonne mère, les villageois l'aiment pour sa gentillesse et apprécient sa beauté.

Un soir, O-yuki fait de la couture à la lumière d'une chandelle et Minokichi, ému par sa beauté, lui dit :
- "Ton visage ainsi éclairé me rappelle une mystérieuse aventure qui m'arriva alors que j'avais 18 ans.
J'avais rencontré une femme très belle qui avait le teint pâle comme toi".

O-yuki le presse de questions et son époux finit par lui raconter cette terrible nuit où son maître Mosaku mourut.
L'histoire terminée, dans une colère terrible, O-yuki se leva, jetant à travers la pièce le vêtement qu'elle était entrain de coudre.
- "Cette dame des neiges, c'est moi ! Je t'avais dit que je te tuerais si tu racontais cette nuit ! Mais je t'aime et j'aime nos enfants...
Je te fais grâce, occupe-toi bien d'eux !"

Elle hurlait, sa voix sifflait comme le vent d'une tempête de flocons glacés, son corps devint un tourbillon de brume de neige et elle disparut par la cheminée.
Plus personne ne la revit.


ca,dy ca,dy ca,dy ca,dy ca,dy ca,dy ca,dy

Et voici la deuxième!! Une légende Crow! .... de l'aide en cadeau pour la st Nicolas....c'est pas mal, non?! flo

LA FILLE QUI AIMAIT SON PROMIS (légende CROW)

Plusieurs jeunes hommes de la tribu des Corbeau (Crow) étaient sur le sentier de la guerre.
Un peu avant d'arriver à l'endroit où le Fleuve-des-Pierres-Jaunes quitte la montagne, ils durent livrer combat à une troupe de Pieds Noirs.
Deux Corbeaux moururent dans cet engagement. Plus loin, en voulant traverser la Rivière-qui-Hurle-entre-les-Cailloux,
les rescapés se heurtèrent une nouvelle fois à l'ennemi.

Trois Corbeaux perdirent la vie dans cette seconde rencontre.

Aigle-Blanc avait reçu une flèche dans le mollet. Sa blessure l'empêchait d'aller plus loin.

Le chef de l'expédition décréta :

- Aigle-Blanc n'est plus en état de marcher. Nous allons le laisser ici jusqu'à ce que sa jambe guérisse.
Si nous voulions l'attendre nous serions tous exterminés.

Il fut convenu que si Aigle-Blanc n'était pas de retour dans la tribu après la Lune-où-la-Neige-entre-dans-les-Tepees, sa mort glorieuse serait proclamée.

Les guerriers lui bâtirent un abri afin qu'il puisse y passer l'hiver sans trop souffrir.
Ils lui offrirent toutes les provisions qu'ils purent lui abandonner et placèrent ses armes
à côté de lui. Enfin, ils partirent.

De retour au village, les guerriers expliquèrent ce qui s'était passé.

Les sages affirmèrent que ces Braves avaient agi au mieux des intérêts de tous.
Mais une jeune fille n'était pas de cet avis.
Elle se nommait Pluie-Femelle et ne voulait nullement abandonner son fiancé durant tout un hiver.

Son frère avait fait partie de l'expédition, elle lui demanda :


- Avez-vous laissé Aigle-Blanc très loin ?

- Au-delà des Montagnes-Coiffées-de-Neige, répondit le frère.


- Il sera mort de froid avant la fin de la Lune-où-la-Marmotte-Sort-de-son-Trou,
déclara Pluie-Femelle. Indique-moi le chemin, je vais aller le chercher.


Le jeune Brave répliqua :


- C'est déjà un très long voyage pour un homme, comment une femme seule pourrait-elle gagner cet endroit ?

Mais Pluie-Femelle insista tellement que son frère lui dit :


- Va jusqu'à la rivière à truites et remonte le courant jusqu'à l'endroit où elle forme un lac.
Si la glace est assez épaisse passe sur l'autre rive et gagne le mont où le cours d'eau prend
sa source. Contourne cette élévation dans le sens de la course du soleil et dirige-toi vers
cette forêt de pins que les castors utilisent pour construire leur barrage.

Derrière ce bois il y a un marais tapissé de nénuphars.
Ne t'y aventure pas car il est très dangereux.
Marche en direction des deux montagnes et emprunte le Défilé-des-Ombres.
Au bout de cette passe s'élève un rocher dont la forme rappelle un chasseur à l'affiât.
Après ce roc s'étend une grande plaine. C'est là que tu trouveras ton promis.

En cette saison tu ne pourras franchir cet espace qu'avec des raquettes à neige.
Ménage tes forces et fais très attention.
Les loups hantent les parages et l'ours a sa caverne tout près du lieu
où nous avons laissé Aigle-Blanc.


Pluie-Femelle chargea du bois et des provisions sur son dos et se mit en route.

La Lune-des-Feuilles-Pauvres était déjà à sa fin et le Moment-où-les-Vivres-Doivent-être-Rentrés commençait à peine.
Pluie-Femelle marcha le temps d'une saison.
Au cours de ses rares haltes, elle se chauffait peu et mangeait le moins possible
afin de ne pas appauvrir ce qu'elle destinait à Aigle-Blanc.

Quand elle arriva dans la plaine, une tempête sévissait.
À travers les flocons de neige elle aperçut néanmoins une fine colonne de fumée.
Elle pensa aussitôt : « je n'arrive pas trop tard, il est encore vivant. »

Aigle-Blanc était assis devant un maigre feu. Sa provision de bois touchait à sa fin et
il n'avait plus de nourriture depuis la veille. Pluie-Femelle lui dit :


- Je suis venue t'aider. De quoi as-tu besoin ?


- J'ai froid et j'ai faim, répondit le jeune Brave.

Lorsque la femme eut ranimé le feu et restauré Aigle-Blanc, elle mit de la terre vierge sur sa blessure.


- Ainsi, tu guériras plus vite, assura-t-elle.

La jambe du guerrier était si enflée qu'il ne pouvait se déplacer qu'en rampant sur le ventre.
Durant toute la Lune-de-la-Neige-Aveuglante, Pluie-Femelle posa des pièges.
Il lui arrivait de prendre un renard ou un castor.

Ces fois-là, la jeune femme offrait un véritable festin à Aigle-Blanc.
Mais le plus souvent elle ne parvenait qu'à dérober ses provisions à un rat musqué.
Alors la faim se refaisait sentir.

À la Lune-où-les-Oies-Remontent-vers-le-Sud, Aigle-Blanc déclara :

- Le dégel est commencé. Construis un canoë avec des branches de saule et des peaux de cerf.
Dès que le fleuve sera libre nous retournerons dans notre tribu.
Le sorcier doit nous croire morts et s'apprête certainement à chanter nos funérailles.


Le bateau fut bientôt terminé. I!homme et la femme allaient partir quand Pluie-Femelle
repéra une bande de chasseurs en aval de la rivière.


- Ce sont sûrement des Pieds Noirs, dit Aigle-Blanc. Va te cacher dans les collines ;
s'ils te trouvent ici ils te tueront avec moi.

Pluie-Femelle refusa d'abandonner son promis.

Mais celui-ci insista tellement qu'elle convint avec lui :


- Je me posterai sur une hauteur afin de surveiller les Pieds Noirs.
Tant que je pousserai le cri du coyote tu n'auras rien à craindre.
Prends ce couteau et mets fin à tes jours si tu m'entends chanter comme le hibou.
Je ne veux pas qu'ils te capturent vivant. Au cas où tu en arriverais à cette extrémité,
je me supprimerais à mon tour.


Tout le jour, Pluie-Femelle épia les étrangers.
À intervalles réguliers, l'appel du coyote parvenait à Aigle-Blanc.
Puis, vers le soir, il n'entendit plus rien. Il pensa, la mort dans l'âme :
« Les Pieds Noirs ont dû découvrir Pluie-Femelle et la tuer. »

Il se demandait comment il arriverait à regagner la tribu quand la jeune fille reparut devant lui.


- Vois, lui dit-elle, j'ai dérobé un attelage de chiens aux Pieds Noirs.
Nous allons profiter de la nuit pour partir.

Dès que la lune monta dans le ciel, ils abandonnèrent la cabane.
Les chiens étaient en bonne santé et le traîneau solide.
Mais une tempête de neige s'éleva et ils durent s'arrêter.

Pluie-Femelle recouvrit Aigle-Blanc à l'aide d'une couverture en peau de bison et se blottit contre lui pour lui tenir chaud.
Ils disparurent très vite sous les flocons et leurs deux corps ne ressemblèrent plus qu'à un petit tas de neige.


Au matin, un oiseau se posa sur le blanc monticule et siffla une chanson.
C'est ainsi que les jeunes gens surent que l'ouragan était passé.
Hélas, sitôt sortis de leur abri, ils constatèrent que l'attelage de chiens avait disparu.


- Ce n'est rien, déclara Pluie-Femelle. Monte sur mes épaules, je vais te porter.


En dépit de ce lourd fardeau, Pluie-Femelle marcha trois jours.
À l'aube du quatrième, elle parvint finalement au village des Corbeaux.
Le soir même, Aigle-Blanc conta à toute la tribu ce que Pluie-Femelle avait fait pour lui.

L'histoire fut si bien écoutée qu'elle resta dans les mémoires.
Depuis, lorsqu'un Corbeau a besoin d'aide, il appelle sa femme ou sa fiancée.


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MessageSujet: Re: "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"   "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" EmptyLun 6 Déc - 19:49

Coucou ma Louve,
Merci pour ces jolis contes. Quelle merveille ! J'ai bien aimé le premier, celui de la Dame des Neiges... mais j'ai adoré celui des "Crow" !
A bientôt pour d'autres contes... je languis !
Bises,
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MessageSujet: Re: "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"   "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" EmptyMar 7 Déc - 10:00

pa idem! j'aime beaucoup celui des Crows!! zou zou

et voici celui du....

7 Décembre


Conte des licornes
Ce conte est extrait du livre "L'offrande à Gaïa" d'Odette Pactat-Didier.
                                             
Il était une fois, il y a très très longtemps, un peuple habitant sur la Terre où tous les continents étaient en paix. 
Ils étaient vêtus de blanc, leur visage lumineux respirait la bonté et la pureté, et leur puissance était infinie
parce que chacun savait qu’il était relié à tous les autres membres éparpillés sur la planète. 
Ils ne formaient qu’un seul cœur, qu’une seule âme.
 
Ils tiraient leur force de la Beauté de la Nature, et c’est pour cela qu’ils ne connaissaient pas la maladie. 
Ils respectaient les lois de la Terre qu’ils aimaient comme une mère. 
En retour, celle-ci leur fournissait une nourriture abondante et les enveloppait d’un perpétuel don d’Amour qu’ils reportaient sur les hommes et les animaux. 
Ils communiquaient entre eux sans avoir besoin de parler. 
C’était magique et très efficace.  Ils appartenaient au peuple des Licornes que dirigeaient un roi, une reine et un conseil de vénérables ministres.
 
Le peuple des hommes était aussi gouverné par un roi, une reine et un sénat composé de sages courtisans.
Le bonheur le plus parfait régnait à la cour depuis la naissance de la petite princesse Syringa.
Le jour de son baptême, ses parents l’avaient présentée à la reine des licornes.
CHERMINGA avait posé un regard pénétrant sur le bébé et l’avait surnommée « Syringa, princesse des lilas ».
Comme les deux peuples vivaient en parfaite harmonie, Syringa se rendait souvent chez sa marraine Cherminga,
et elle jouait avec les autres licornes, partageant leur univers doux et délicat au cœur de la vaste forêt de lilas qui s’étendait derrière le palais du roi son père.
 
Normalement, elle était interdite aux hommes, mais SYRINGA y passait de longues journées et parfois même,
elle dormait sur un lit de fine mousse parsemée de grappe de lilas blanc.
 
Si le roi et la reine la laissaient libre de vaquer à sa guise sous la haute protection des licornes, c’est qu’ils connaissaient le destin de leur petite fille.
Cherminga était la plus merveilleuse des guérisseuses.  Son don de clairvoyance lui permettait de soigner les hommes à distance, sans qu’ils se doutent. 
Elle leur redonnait ainsi la jeunesse du cœur et la flamme du courage lorsque le niveau vibratoire baissait de façon alarmante.
 
Si Cherminga avait le don de percevoir ce qui se passait dans les corps, elle savait aussi lire dans les âmes,
et ce qu’elle pressentait la remplissait de tristesse et d’appréhension.
Certes, les humains dans leur ensemble continuaient à vivre dans l’harmonie et l’innocence de cet Eden planétaire.
Hélas, par-ci par-là, elle voyait germer des pensées égoïstes.  Des bouffées d’orgueil et de mépris gonflaient le mental de quelques individus.
Certains même n’hésitaient pas à exercer un pouvoir illégal sur des êtres plus faibles, surtout sur les femmes,
incapables de comprendre le sens de ces attitudes inusitées..

Prévoyant que l’humanité se trouverait un jour en danger, elle avait parlé au roi et à la reine des dons naturels que leur enfant manifestait déjà.
A peine avait-elle touché une fleur flétrie que celle-ci se redressait et déployait ses pétales, plus brillante qu’auparavant. 
Les animaux recherchaient sa présence et les jeunes licornes adoraient qu’elle effleure leur fière encolure de sa menotte légère. 
Syringa ne quittait pas Cherminga d’un sabot lorsque celle-ci se déplaçait dans la forêt. 
Sa marraine lui apprit aussi à reconnaître les plantes aux vertus bénéfiques, tout en respectant celles dont la sève recèle les poisons les plus expéditifs.

Ensemble, elles confectionnaient pommades, élixirs, et électuaires de toutes sortes, utilsant des chaudrons de cuivre polis- et repoli par l’usage.
Oh ! certes, Cherminga n’avait nul besoin de toute cette pharmacopée pour soigner,
mais elle savait que l’humanité oublierait un jour de recourir directement aux énergies de leur Mère si généreuse.
Syringa apprenait vite. 
Elle avait même tendance à sauter les étapes en accomplissant ces rituels immuables, si bien qu’il lui arrivait de se tromper dans les dosages.
Bienveillante, Cherminga tentait de lui inculquer la belle vertu de patience, mais la fougueuse et malicieuse enfant, débordant d’une vie bouillonnante,
ne l’écoutait pas toujours.

Peu à peu pourtant, Cherminga parvint à assagir sa brillante élève. 
Quand Syringa atteignit sa douzième année, elle lui enseigna le pouvoir merveilleux de la corne de licorne qui ouvre le troisième œil, tandis que l’utilisation magique de la fleur de lilas permet de percevoir les mondes invisibles.

.../.... à suivre!!!! oh oh oh
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MessageSujet: Re: "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"   "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" EmptyMer 8 Déc - 12:44

.../... la suite! ki

8 Décembre


A la cour, vivait un ministre intègre dont le fils, Titango, avait le même âge que Syringa.
Plusieurs fois, il l’avait accompagnée aux abords de la forêt de lilas, mais il n’avait jamais obteu la permission d’y pénétrer,
même si quelques jeunes licornes poussaient la hardiesse jusqu’à venir jouer avec ce petit d’homme.

Syringa était bien loin de se douter que son ami d’enfance ruminait des pensées de colère, de frustration et de jalousie à son encontre.
Les Licornes ignoraient ces sentiments.
A plusieurs reprises, il tenta de percer le secret de Syringa. 
Un jour même, il alla jusqu’à se blesser volotairement afin qu’elle le soigne.
La jeune adolescente posa sa blanche main au-dessus de la plaie tout en prononçant des paroles mystérieuses.
Le sang s’arrêta de couler et la chair se régénra instantanément.
Titango, ébloui, eut beau supplier, prier et cajoler, elle ne lui livre pas son secret.
Sa rancune et son dépit augmentèrent.

Cependant, de plus en plus souvent, le ministre emmenait un peu partout son fils devenu un beau jeune homme au charme sensuel.
Dans le but de parfaire son éducation de courtisan, il lui fallait visiter d’autres royaumes.
Pendant ces voyages, Titango prit conscience de son pouvoir et il séduisit bien des jeunes filles naïves.
Ses exploits amoureux étant parvenus jusqu’à la cour, Syringa s’en désolait. Un sentiment nouveau, impérieux, doux et douloureux à la fois, emplissait son cœur tendre.

Cherminga reconnut en elle les prémisses de ce que les hommes nomment : « tomber amoureux », et elle s’en inquiéta à juste titre.
A plusieurs reprises, elle avait été amenée à soigner des hommes et des femmes atteints de cette étrange maladie qui modifiait complètement leur comportement.
N’avait-elle pas surpris des larmes dans les yeux de Syringa, alors que celle-ci ne se savait pas observée ?
La vielle licorne était dépositaire d’une prophétie qu’elle n’avait jamais dévoilée à personne.
Les archives sacrées l’avaient avertie qu’un jour une femme de race humaine trahirait le secret des licornes et que celles-ci devraient quitter la terre.

Titango comprit bientôt qu’à sont « cœur défendant », il vouait à Syringa un amour passionné.
Il était bien évident qu’elle répondait à ce sentiment, ce qui le remplissait d’une sorte de joie sauvage…
Cherminga pouvait suivre la progression de leurs sentiments grâce à l’observation de l’aura de sa filleule.
Son visage expressif se teintait d’un rose délicat au simple énoncé du nom de son ami.  En revanche, quand il lui arrivait de se brancher sur l’esprit trouble de Titango,
elle y  découvrait une haine farouche prête à se déchaîner.  Il lui était facile de lire dans ses pensées les plus secrètes.
Toutes convergeaient vers le désir obsessionnel de ravir Syringa à l’affection des licornes.
« Un jour, je le jure, je découvrirai leur secret et je les éliminerai toutes.  Elles disparaîtront à jamais. Je ne veux partager Syringa avec personne »,
ne cessait-il de ruminer avec rancœur.

Un soir d’été, Syringa confia à sa marraine le secret de son cœur. 
-         Je ne comprends rien à ce qui m’arrive, lui dit-elle.  Je passe de la joie la plus profonde à la tristesse la plus noire.
Je suis à la fois heureuse et malheureuse.  Aide-moi, je t’en prie.
 
Cherminga lui adressa un sourire mélancolique.
 
-         Ce qui se passe ne toi, c’est l’éveil de l’amour.  Tu te sens attirée par Titango et, en même temps, tu as peur de ce qu’il représente : l’inconnu.
 
Syringa opina de la tête sans l’interrompre.
 
-         Vois-tu, mon enfant, ce sentiment est le plus beau de ceux que les humains peuvent éprouver.  C’est l’élan le plus puissant qui existe entre un homme et une femme. 
Il les relie l’un à l’autre en une magique communion. Tu approches en ce moment le plus profond mystère de la Vie,
l’étincelle pure que les dieux ont déposée en chacun d’entre vous.
-         Et qu’en est-il pour les licornes ? s’enquit la jeune fille.
-         L’Amour fait partie intégrante de notre ère, de notre ressenti sous sa forme la plus noble : la compassion. 
C’est grâce à cette manifestation éternelle de l’Amour que nous sommes toutes unies, quelle que soit la distance qui nous sépare…
-         Ah, c’est très beau !  Je veux éprouver la compassion…
 
La licorne secoua sa belle crinière soyeuse.
-         Bien des soleils passeront, mon enfant, avant que les humains permettent à cette fleur rare de s’épanouir dans leur cœur.
Pendant des millénaires, vous ne connaîtrez que l’autre face de la médaille : la passion…  Nous ne serons plus là pour voir fleurir la compassion chez les humains.
-         Où serez-vous ?
Il y eut un long silence.
-         Bien loin d’ici, dans les étoiles que tu vois s’allumer là-haut.
-         Mais pourquoi ? se révolta Syringa, nous avons besoin de vous.
-         Vous avez besoin de grandir, et cela ne se fera que très lentement.  Vous oublierez les licornes, elles n’habiteront plus que dans ces contes de fées.
Le monde niera qu »elles aient existé.
-         Pourquoi, pourquoi ? répéta Syringa, désemparée.
-         Parce qu’il est écrit dans le Grand Livre du Ciel qu’une femme amoureuse trahira notre secret et que nous serons massacrées.
-         C’est impossible !
-         Rien n’est impossible, Syringa, car si l’amour tel que vous le concevez donne la vie, il est capable tout autant d’apporter la mort.
L’amour génère le courage qui va jusqu’au sacrifice, mais la peur de le perdre peut amener aux pires extrémités.



.../... à suiiiivre! ko
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MessageSujet: Re: "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"   "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" EmptyVen 10 Déc - 0:08

.../... la suite ! oh

9 Décembre


Cinq années passèrent.  Syringa atteignit sa 22ème année.
Elle était plus belle que jamais.  L’amour que les deux jeunes gens éprouvaient l’un pour l’autre grandissait,
le désir charnel devenait plus impérieux, presque tyrannique…
Cherminga comprit que les Temps étaient proches. 
25920 ans s’étaient écoulés, un cycle complet, parfait puisque vibrant sur l’harmonie 18/9.

Plus tard, les hommes le nommeront l’Age d’Or… et non « le règne des Licornes. » 
Très vite, l’Humanité allait pénétrer dans l’Age d’Argent, puis d’Airain… et enfin dans celui du Fer… le plus cruel…
mais aussi annonciateur du Nouvel Age d’Or [avec l’ère du Verseau dans laquelle nous entrons]. 
Ainsi serait bouclé le grand cycle de 84600 ans inscrit dans les grimoires licorniens.
 
La Terre comptait alors 12 grandes îles, de véritables continents issus de l’éclatement de la Pangée.
La vieille Licorne convoqua la plus sage de chacune d’elles à assister au Grand Conseil qui se tenait régulièrement au solstice d’hiver.
Leur rôle consistait, tous les ans, au cours de rituels très précis, à revivifier les énergies du Soleil qui, grâce à leurs paroles magiques, reprenait sa montée vers le zénith.
Au coeur de la forêt des lilas, dans une zone inconnue des humains et même de Syringa, s’ouvrait une clairière ronde où se déroulaient les danses sacrées.

Les douze licornes, arrivées par les airs dans leurs vaisseaux de feu, se réunirent en cercle.
Elles burent un philtre mystérieux qui les mit en communication avec l’Esprit de la Grande Mère, puis elles prirent la place qui leur était assignée.
Lentement, les douze cornes s’inclinèrent en même temps de façon à se rejoindre et à former un cercle parfait à douze rayons, symbolisant le zodiaque. 
Puis, tout aussi majestueusement, les licornes relevèrent la tête et les douze cornes dressées vers le ciel matérialisèrent une sorte de coupe où se déversa la Parole divine. 
Elles apprirent alors que tout était consommé.  Il leur restait bien peu de temps à vivre sur la Terre. 
Elles devraient se préparer au départ et à annoncer la nouvelle à leur peuple…
Ce serait leur dernier printemps terrestre. Elles se séparèrent et regagnèrent leur île. 
Aucune tristesse personnelle n’obscurcissait leurs âmes pures. 
Elles plaignaient simplement les hommes qui devraient supporter seuls les conséquences de leurs passions. 
En vérité, Titango n’était que le reflet personnifié du niveau évolutif humain.

Les licornes envisagèrent leur départ avec sérénité, et même avec joie. 
Il marquait leur retour vers la Mère-Patrie qu’elles avaient quittée 25920 ans auparavant, soit douze cycles de 2160 ans. 
Leur âme se réjouissait de retrouver la belle Sirius, leur Mère céleste, autour de laquelle gravitait une étoile blanche,
plus petite, dont la densité était telle qu’elle absorbait la lumière et la renvoyait sur Sirius, tel un phare puissant. 

Il en résultait que, là-haut, la mort n’existait pas....

.../... à suivre!! ko
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MessageSujet: Re: "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"   "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" EmptySam 11 Déc - 23:48

oc ha zut! j'ai sauté un jour??

Bon finissons avec les Licornes!

11 Décembre

.../... suite et fin!

Les licornes avaient accepté de s’exiler sur la planète Terre afin d’y permettre l’implantation des énergies nouvelles.
Cela n’avait pas été simple.  Le Grand Esprit régent de Sirius leur avait accordé un privilège unique dans le Cosmos.
En arrivant sur Terre, elles recevraient un double cœur. Il leur permettrait de supporter la longue, très longue séparation qu’elles s’imposaient.
La présence de ce double cœur resterait ignorée des hommes jusqu’à ce que baisse en eux le germe de la compassion.
Alors, ces deux cœurs battraient à l’unisson de celui des licornes et ils contacteraient l’Amour Absolu, seul capable de leur rappeler leur appartenance à Sirius…
Quant aux licornes exilées, incarnées sur Gaïa, elles resteraient reliées à leur Mère Patrie chaque fois que, dans le ciel nocturne,
elles distingueraient la lointaine image de leur planète où les deux lunes qui lui servent de satellites tournent inlassablement sur un rythme à 4 temps.
 
Revint le printemps.  Les deux amoureux rêvaient d’union fusionnelle, l’une en toute innocence, l’autre dans le but d’asseoir son fatal pouvoir.
Ils cédèrent à l’appel de la chair une nuit où la terre frémissait, ivre du parfum des lilas, et où les étoiles complices clignotaient dans un ciel de velours.
Ils s’aimèrent encore et encore, ravis de leur mutuelle découverte.

Au petit matin Syringa, grisée et éblouie, révéla à l’oreille attentive de son amant le secret des licornes.
Puis, elle s’endormit, bercée dans ses bras… sur le lit de mousse qui avait reçu leurs ébats.
Titango avait tout préparé et bien mari son plan funeste.  Ses émissaires n’attendaient qu’un signal.
Il quitta la couche nuptiale au moment où le soleil se levait et, armé de sa dague, il se rua dans la forêt à la tête de son escouade.
Cherminga l’attendait.  Elle ne s’enfuit pas à son approche.
Il eut tout loisir de plonger sa lame dans le flanc palpitant de la licorne.  Il s’attendait à une résistance.
C’était une victoire trop facile…  Les unes après les autres, les licornes tombèrent sous les coups de la meute sauvage.
Un grand silence s’abattit sur la forêt.  La mousse épaisse but les flots de sang rubis s’écoulant des plaies profondes.
Au même instant, tous les lilas de la terre se désséchèrent.

Titango, honteux et effrayé, comprit que ce carnage retomberait sur lui ainsi que sur ses descendants et que le prix de ce sang sacré serait cher payé.
Peu de jours avant cette date fatale, Cherminga avait réuni ses amies et elle leur avait tenu ce discours :

-         Avant de partir, j’aimerais que nous offrions un cadeau d’adieu à Syringa et à ses pareilles.
Chaque année désormais, à la même époque, les lilas refleuriront, même si personnes n’en comprend la raison.
Ce phénomène persistera jusqu’à ce qu’une femme au cœur pur nous permette de revenir en plantant une nouvelle forêt de lilas,
car celle-ci disparaîtra avec nous.  Le nouveau rythme physiologique répondra aux Nombres 18 et 28.
Désormais, le sang s’écoulera hors des femmes afin qu’elles puissent recevoir les bienfaits de leur unique lune.
De plus, je souhaiterais que notre corne en ivoire se perpétue sur la planète Gaïa, non plus à sa surface, mais au sein des océans.
Une espèce nouvelle de mammifère marin portera cet emblème oublié de tous, sauf de quelques initiés et on t’appellera NARVAL. 
Il doit ressembler à notre père Ea.
Adieu, mes sœurs, la transmigration des licornes s’accompagnera d’un effroyable cataclysme.
L’axe de la terre s’inclinera de 23° et une lune s’écrasera sur le sol.
A partir de ce moment, les humains survivants ne disposeront plus que d’un cœur.
Cet organe sera aussi incliné à 23° par rapport à l’axe de leur corps. Ils survivront grâce à cette tranformation.

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MessageSujet: Re: "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"   "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" EmptyDim 12 Déc - 12:29

lov une toute belle, Amérindienne! l'Aigle est l'oiseau célébré en période de Noël!
Il est le relai entre le Grand Esprit Créateur et l'Homme.


12 Décembre


LES OISEAUX (légende Abénakis)


Au début du monde, le Créateur, que les Indiens Abénakis appellent Tabaldak créa la terre et pour eux, la terre devint le jardin de Tabaldak.
Depuis ce jour, la vieille terre-mère donne les plantes qui nourrissent et les plantes qui soignent.

Tabaldak avait créé tout ce dont les hommes avaient besoin pour vivre sur terre.
Il avait tout créé ou presque, car pour les Indiens le Créateur n'est pas parfait, sinon il aurait créé tous les Indiens parfaits.

Tous les Indiens étaient en extase devant la création jusqu'au moment où Ours blanc décida de mettre son gros manteau blanc sur le pays
et souffla son haleine froide pour faire arriver l'hiver.


À cette époque, les Indiens vivaient la majeure partie de leur temps dans le tee pee et les petits papooses sont vite devenus bien tristes.
Ils n'avaient plus rien pour s'amuser, sauf les cendres du feu qui paraissaient à peine tièdes tellement le froid était intense.

Durant l'été, ils avaient joué avec les feuilles de l'arbre sacré.
Ils en avaient fait des colliers, des panaches, des papillons et ils avaient aussi joué avec le ruisseau.

Mais avec la neige qui avait tout recouvert de blanc, tous leurs jouets avaient disparu et ils étaient devenus bien tristes.
Tellement tristes que grand-maman Marmotte le remarqua et décida d'aller voir Tabaldak.

Elle lui dit :

-
"Tu as créé de bien belles choses pour tes enfants adultes. Tu as tout donné pour qu'ils puissent bien vivre. Mais tu as oublié mes petits papooses".


Tabaldak réfléchit un instant et approuva grand-maman Marmotte. Il promit d'arranger les choses.
Aussitôt que le printemps se pointa le nez, il se mit à réfléchir à ce qu'il pourrait bien créer pour leur rendre l'hiver plus agréable.
C'est alors qu'il se rappela avoir vu les enfants jouer avec les feuilles de l'arbre sacré.
Il décida donc de créer les oiseaux. Mais dans sa hâte de faire plaisir aux enfants pour l'hiver prochain, il créa les oiseaux tous blancs, de la même couleur que l'hiver.

Les enfants furent très heureux de cette création. Vous auriez dû les voir jouer avec les huards, les canards, les sarcelles, les perdrix, les pic-bois,
les hirondelles, les parulines, les gros-becs, les roselins, les bruants, les chardonnerets, les mésanges
les merles, les moineaux et les colibris
Les papooses ont passé le printemps, l'été et même l'automne à s'amuser avec leurs nouveaux amis les oiseaux.

Lorsqu'Ours blanc jeta de nouveau son gros manteau blanc sur le dos de la terre-mère, les enfants se rendirent compteque les oiseaux étaient de la même couleur que la neige et qu'ils pouvaient à peine les voir.
Même les oiseaux étaient bien embêtés pour se reconnaître entre eux. Ils étaient tous de la même couleur.
Ils retournèrent dans leur tee pee avec encore beaucoup de tristesse.
Grand-maman Marmotte vit la tristesse des enfants. Elle retourna voir Tabaldak et lui dit :

-
"Tabaldak, je crois que tu as créé les oiseaux un peu trop vite.
Tu as donné aux adultes une nature toute colorée à ton image, mais tu as oublié que les petits enfants méritaient aussi ces mêmes couleurs pour leurs oiseaux".

Tabaldak réfléchit et finit par dire à grand-maman Marmotte :
-
"Tu as bien raison. Je vais réparer mon erreur. Appelle tous les oiseaux et dis-leur de se rassembler ici devant moi".

Pendant ce temps, Tabaldak alla prendre du brun terre, du vert pelouse, du vert arbuste, du bleu ciel, du jaune soleil, du rouge feu,
du gris nuage et fabriqua de merveilleuses teintures qu'il mit dans de magnifiques pots en écorce de bouleau que grand-maman Marmotte avait fabriqués pour lui.
Les pots sentaient bon l'écorce fraîche. Tabaldak plaça les pots de teinture devant lui.

L'oie blanche s'avança la première près de Tabaldak et lui donna une plume afin qu'il puisse colorer les oiseaux.

L'oie blanche lui dit :

-"Prends ma plume pour faire ton travail de création. Moi je resterai blanche afin que tes enfants s'en rappellent.
Chaque année, je passerai au-dessus de leur territoire pour qu'ils se souviennent de toi. "

Jusqu'à ce jour, l'oie blanche n'a pas encore manqué à sa parole.
Chaque printemps, de la fin mars jusqu'à la fin mai, près d'un million d'oiseaux fréquentent les berges du lac Saint-Pierre à Baie-du-Fèbvre.
Des milliers d'ornithologues amateurs et les amants de la nature se donnent rendez-vous le long des zones inondées pour observer
le retour spectaculaire des oies blanches.

Le Créateur commença donc son travail.
Avec le rouge et le brun, il colora le merle.
Avec le bleu, il donna ses couleurs à l'hirondelle
Avec le jaune, il colora le chardonneret et ainsi de suite, jusqu'à ce que tous les oiseaux soient recouverts des couleurs de la nature.
Vous pourriez même, si vous prenez le temps d'observer les oiseaux, deviner où Tabaldak a pris la teinture pour colorer chaque oiseau que vous observez.
Il n'y a pas de couleur sur un oiseau qui n'est pas dans la nature.


Pendant qu'il faisait son travail avec patience, un oiseau le dérangeait constamment.
Il criait, battait de l'aile bruyamment, bousculait les autres et oubliait de partager la joie de ses frères.
Il alla même devant le Créateur pour l'insulter en lui disant que ses teintures étaient bien belles,
mais pas assez brillantes pour les mettre sur son magnifique plumage.

Patiemment le créateur continua son travail. L'oiseau était de plus en plus dérangeant, battant de l'aile et criant constamment.

Il revint devant le Créateur encore une fois et d'un coup d'aile renversa tous les pots de teinture.
Les teintures en se renversant se mélangèrent et devinrent toutes noires. Vous auriez dû voir grand-maman Marmotte derrière le tee pee.
Elle était dans tous ses états, n'en croyant pas ses yeux de voir ce que l'oiseau avait fait.

Le Créateur, dans sa grande patience, ramassa la teinture noire et la remit dans un nouveau pot que grand-maman Marmotte avait apporté.
Il reprit sa plume et continua son travail.
L'oiseau dérangeant revint une troisième fois devant lui pour l'insulter à nouveau, mais cette fois-ci,
Tabaldak saisit l'animal par les pattes, le plongea dans la teinture noire et le leva très haut au bout de son bras en lui disant :
-
"Telle est ta volonté mon bel oiseau et telle est ma volonté. Parce que tu l'as bien voulu, tu seras toujours un oiseau dérangeant et bruyant.
Tu auras toujours un vol lourd et bruyant. Les autres oiseaux te craindront et les animaux te fuiront. On t'appellera le Corbeau".


Et il laissa partir l'oiseau. Mais ce n'était pas le dernier oiseau. Le dernier oiseau arriva humblement devant Tabaldak.

Il excusa le comportement effronté du corbeau et dit au Créateur :
-
"Tabaldak, je regrette le geste du corbeau. J'aurais voulu que tu couvres mes plumes de l'arc-en-ciel de ta création.
J'aurais pu, ainsi coloré, voler très haut vers le soleil et tracer de grands cercles pour que tes enfants puissent y voir toute ta puissance.
J'aurais voulu être ton symbole pour tes enfants".


Le Créateur fut bien ému par les paroles de l'oiseau. Il dit à l'animal :
-
"Ouvre bien grandes tes ailes".

Il prit alors sa plume et la plongea dans la teinture noire. Il en mit un peu sur le bout des ailes, un peu autour du cou.
Il en mit aussi un peu sur la queue et balaya tendrement le dos de l'animal en lui disant :
-
"Telle est ta volonté mon bel oiseau et telle est ma volonté. Tu seras mon symbole.
Tu voleras très haut pour tracer le cercle sacré. J'y mettrai toute ma puissance et mes enfants le verront.
Tu seras le seul animal à regarder le soleil bien en face. On t'appellera l'AIGLE.
Et pour s'en rappeler, chaque fois qu'un de mes enfants plantera un poteau dans le sol pour y graver ses symboles et ses totems,
tout en haut il placera tes ailes pour me symboliser. Tu seras un guide pour mes enfants.
Telle est ta volonté mon bel oiseau et telle est ma volonté."


Je veux que vous sachiez que depuis ce temps-là, les Amérindiens utilisent les plumes de l'aigle pour s'en faire de belles décorations
et qu'il y a toujours une plume d'aigle attachée à la pipe sacrée.



...je l'adore celle-ci! lov


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MessageSujet: Re: "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!"   "1 jour, 1 Histoire...en attendant Noël 2010!" EmptyDim 12 Déc - 23:32

ai voici l'histoire du jour!
pour une fois, vous n'aurez qu'à appuyer sur le bouton, et hop! ouvrez grandes vos oreilles,
et celles de vous petits bouts, car c'était un si beau générique! ça me rappelle l'enfance de mes garçons...gloups...soupiiiiiiiiiiiiiir!

13 décembre