tu as éveillé ma curiosité, alors voici ce que j'en ai trouvé:
Un jour sur terre (Earth) Royaume Uni / 2007 "- ... éternel rituel de la tragédie du chasseur et du chassé."
Par quelques plans saisissants, et un ton pédagogique et interrogatif, nous sommes emmenés dans un voyage plus inquiétant qu'à prime abord. Il y a un pessimisme glacé sous cette beauté animalière. Le grand spectacle cache un discours non pas catastrophique mais morbide. Chaque espèce - ours polaire, caribous, baleine bleue, éléphants du sud de l'Afrique, grands requins blancs et dauphins, manchots... - est mue par un instinct de survie dans un monde en péril.
Les effets visuels, élégants, magnifient les paysages encore épargnés par la civilisation et transfigurent les peuples migrateurs qui croient encore avoir la liberté de circuler sans papiers. Les prises de vues véritablement cinématographiques nourrissent quelques séquences cruelles et pleines de suspens où l'on ne sait qui va gagner du chasseur ou du chassé font d'Un jour sur une terre une oeuvre froide et touchante. Cela n'empêche pas les moments drôles - le baptême de l'air des canetons, les extraordinaires façon de draguer en Nouvelle Guinée - ou ceux plus poignants - le léopard de l'Amour en Russie.
Un docu distant et frissonnantTout en mouvements, courses poursuites, défis impossibles... Chaque espèce compose un épisode. La mort rode en permanence. Les plus faibles sont vaincus. Cette dure Loi ne permet pas de s'émerveiller naïvement. Entre tactiques et paniques, les animaux ne font pas le carnaval. De milliers de kilomètres en soleil qui défile à toute vitesse ou l'accélération de l'éclosion d'une fleure, la journée passe des étendues glacées aux déserts, de l'Himalaya à la jungle tropicale, des océans cristallins aux forêts tempérées, le film joue et distord le temps. En s'attardant parfois sur les exceptionnelles facultés de chacun, le documentaire démontre surtout l'incroyable fragilité du système et la mise en danger de son équilibre. L'aurore australe nous semble encore plus illusoire.
Grand public, le film, qui flirte avec Powaqqatsi et Koyannaqtsi, s'adresse aussi bien aux adultes qu'aux enfants. A tout âge, on en sort un peu plus intelligent, un peu plus conscient. Entre déforestation, désertification, réchauffement , tout a des airs de déjà vu, déjà entendu. le talent a sans doute été de suivre consciencieusement la cohabitation entre lions et éléphants, la précision remarquable d'un guépard entourant sa proie, l'exploit aérien des grues de Mongolie, tout en expliquant avec application les bienfaits du soleil et de l'eau.
Documentaire très bien écrit, respectant l'intelligence du spectateur tout en cherchant à l'épater, il évite le sujet qui fâche : l'homme et sa civilisation, complètement absents. Cette Belle (bleue) et ses Bêtes, paradis fertile et enfer quotidien, est un voyage au coeur de la terre, où la menace fantôme n'est jamais pointée par la caméra mais toujours sous entendue par la voix.
La galerie de personnages qui défilent est un appel à témoins pour nous interpeller et agir, et les sauver. Pour qu'un jour, sur terre, ces héros qu'on humanisent en dessin animé, qu'on transforme en peluches affectueuses et rassurantes, ne soient pas simplement des souvenirs ou des effets spéciaux pour nos fictions et nos contes.
à voir, sans aucun doute!!!
merci Elfette!!