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 AMÉRINDIENS

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Béa
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MessageSujet: AMÉRINDIENS   AMÉRINDIENS EmptyVen 11 Mar - 10:57

Ce nouveau sujet nous permettra de venir semer tous les Contes Amérindiens que vous trouverez!!!
J'ai un gros faible pour ceux-ci!

Et pour introduire ces peuples qui savent encore parler avec Dame Nature, je vous apporte un Conte sur la Génèse du monde.
Il existe d'inombrables Contes à ce sujet! En voici un:

Comment nacquirent les Terres(Selon un récit algonquien)

En ce temps là...
Il n'y avait que de l'eau à perte de vue où voguait un immense radeau. 
Y s'entassaient tous les animaux de la Terre, exaspérés. 
Il y avait le grand lièvre qui détenait de merveilleux pouvoirs.  Pour remonter le moral des siens, il leur fit une promesse:
- «Si l'un de vous trouve une grain de sable, je créerai une terre où nous pourrons vivre à notre guise.»
Une terre?  Tous se mirent à la recherche du précieux grain, si petit fut-il.  L'aigle tournoyait dans le ciel mais ne voyait rien.   Le castor, la loutre, le phoque, la baleine plongeaient tout à tour dans les eaux profondes mais ils refaisaient vite surface, épuisés. 
C'est alors que discrètement, un petit rat d'eau s'élance à son tour et disparaît dans l'eau noire.   On attend en vain son retour...

Les jours, les nuits passent.  Tous sont désespérés.  
Soudain, le gros corbeau s'écrie, du haut de sa vigie :
-« Là-bas! Là-bas! Le rat! Le rat! » 
On pouvait apercevoir au loin, flottant sur le dos, le rat musqué, tout gonflé et gorgé d'eau.  Hissé à bord puis réanimé, les animaux formant un cercle autour de lui, le lièvre scrute les pattes fermées de l'animal. Il ne trouve rien dans la première, ni dans la seconde, ni dans la troisième hélas ... 
Au comble du désespoir, il ouvre la quatrième et trouve entre les griffes une toute petite perle ovée et luisante qu'il dépose dans le creux de sa main chaude.

Doucement le vent se lève.  Le lièvre balaie de son souffle sacré la perle qui s'anime, s'arrondit, gonfle, gonfle encore, crève puis éclôt. C'est alors que s'élèvent des montagnes, se creusent des vallées, coulent des rivières, se forment des lacs, surgissent les forêts.
Le radeau pénètre dans une grande baie d'eau salée parsemée de plusieurs îles. Tous sont charmés devant tant de beauté et de nouveauté.   Le corbeau et le renard, en tant qu'éclaireurs, explorent les lieux, l'un du haut des airs et l'autre à ras le sol.  À leur retour, ils annoncent qu'il y a de la place pour tous. 
L'ours blanc se dirige vers le Grand Nord, le castor construit des barrages sur les ruisseaux,  l'oiseau fait son nid dans les branches et les roseaux, le renard creuse son terrier dans ce nouveau sol...
Par ailleurs, des animaux morts sur le radeau naissent les humains, ceux du clan du loup, de la tortue, de l'ours ou du chevreuil...  Chacun choisit son milieu de vie. 

C'est depuis ce jour qu'il y a une terre habitée par des animaux, des hommes et des femmes de différentes races, vivant côte à côte, unis dans une parfaite harmonie.

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MessageSujet: Légende du Loup Blanc.   AMÉRINDIENS EmptyDim 13 Mar - 2:25

En voici un autre que j'aime tout particulièrement... cr

La légende du loup blanc

L'histoire que je vais vous raconter remonte à la nuit des temps.

A cette époque, la terre était recouverte de vastes forêts sans fin, certaines étaient inextricables et les voyageurs égarés retrouvaient rarement leur chemin.
En ces temps là, les loups vivaient nombreux, ils formaient des clans très hiérarchisés, intelligents, forts et courageux, ils n'avaient d'autres ennemis que les hommes.

Les hommes quant à eux nourrissaient une haine profonde envers les loups et lorqu'ils se trouvaient face à face, il était rare que tous deux survivent à cette rencontre.
A peine l'enfant des hommes marchait, qu'il avait appris à haïr le loup.

Chaque décennie écoulée, les loups, uniquement les chefs de clan et quelques élus entreprenaient le grand voyage. De toutes les régions du Nord de l'hémisphère, ils convergeaient en un même lieu, une vaste clairière au centre d'une forêt profonde et noire, quelque part dans un pays que l'on appellera plus tard la FRANCE.
Certains venaient de très loin, c'était le grand rassemblement au cours duquel les loups mâles et femelles encore solitaires allaient sceller une nouvelle alliance, ils venaient là trouver le compagnon d'une vie.
Les chefs partageaient leur savoir et les jeunes bâtissaient leur descendance.

Cette année là, LOUPBLANC, chef de clan encore solitaire venait pour y trouver une compagne, chemin faisant il pensait au lourd secret qui était le sien.

Quelques mois plus tôt, au cours d'une chasse, il avait découvert une jeune femme évanouie dans la neige fraîche. Il s'était approché d'elle doucement, avec méfiance comme on lui avait toujours appris, de longues minutes s'étaient écoulées ainsi, quand soudainement la jeune femme bougea, elle entrouvrit les yeux et loin d'être terrifiée par la vue du loup, elle lui sourit.

Elle tendit une main et caressa la fourrure de l'animal, celui-ci accueillit cette marque d'affection d'abord avec surprise puis bientôt avec plaisir. Sans savoir qu'il pouvait la comprendre, elle lui expliqua sa peur lorsqu'elle s'était vue égarée dans la forêt, en entendant du bruit, elle s'était mise à courir sans voir une grosse branche qui barrait le chemin, elle avait trébuché lourdement et s'était évanouie.

Tout en lui parlant elle n'avait cessé de le caresser. Elle le regarda droit dans les yeux et lui demanda de l'emmener jusqu'au village, seule dit-elle, je ne retrouverai jamais ma route.

LOUPBLANC s'exécuta, il la reconduisit jusqu'à l'entrée du village et longtemps il resta là, à la regarder partir, même lorsqu'il ne pouvait plus la voir.
De retour dans la tanière du clan, il comprit qu'il ne serait plus jamais le même, jamais plus il ne verrait les hommes de la même manière.
Il se prit même à revenir guetter l'entrée du village dans l'espoir de l'apercevoir.

A de nombreux kilomètres de là, une louve et son frère cheminaient au côté d'un chef de clan, ils faisaient eux aussi route vers le grand rassemblement.

La louve CALYPSONE venait y faire alliance, elle l'espérait depuis longtemps mais depuis l'été dernier, elle était habitée par la peur, son chemin avait croisé celui d'un gentilhomme blessé, au lieu de le dénoncer à la meute comme il se doit, elle l'avait caché, recouvert de feuilles et de branchages et l'avait nourri jusqu'à ce qu'il puisse se débrouiller seul.

L'homme n'avait jamais manifesté la moindre crainte face à la louve, au contraire il aimait à lui parler, à la caresser, il lui faisait des confidences comme il l'aurait fait à un des ses semblables. Il rêvait d'un monde où les hommes et les loups feraient la paix, un monde où la haine de l'autre n'existerai plus.

Un soir alors que Calypsone venait le retrouver, il était parti en laissant sur le sol son écharpe, un peu de son odeur qu'elle prit plaisir à renifler.
Souvent, depuis lors, elle venait s'allonger au pied de l'arbre qui avait été le témoin de leur amitié.

La clairière sacrée était prête, tous les participants s'étaient rassemblés en plusieurs cercles, au milieu se trouvaient les solitaires, il était de coutume de s'observer et lorsqu'un loup mâle trouvait une louve à sa convenance, il s'avançait au milieu du cercle, puis de là en rampant il se dirigeait vers l'élue.

Ce soir sacré, lorsque CALYPSONE aperçu LOUPBLANC, elle reconnut immédiatement le compagnon qui habitait ses rêves, celui qu'elle avait toujours attendu.
Aussi, bousculant toutes les règles, elle s'avança vers lui, sans crainte, le regardant au fond de ses prunelles dorées.

LOUPBLANC, comme s'il avait toujours su ce qui allait arriver, accepta CALYPSONE comme compagne sans se formaliser de la façon cavalière qu'elle avait utilisée pour arriver à ses fins.

La nuit même leur union fût scellée. Le grand sage donna son accord après avoir vérifié qu'ils n'appartenaient pas au même clan et que leurs deux statures s'harmonisaient entre elles.
La louve fit ses adieux au clan qui l'avait vu grandir et se prépara au voyage de retour.
Leur périple fût sans histoire.
Inconsciemment ou pas, LOUPBLANC construisit leur gîte non loin de l'endroit où il avait découvert la jeune femme l'hiver dernier.

Au printemps de l'année qui suivit, CALYPSONE donna naissance à deux louveteaux, un mâle et une femelle. Avant de mettre bât, elle avait avoué à LOUPBLANC le parjure qu'elle avait fait à sa race en cachant et en nourrissant un humain. LOUPBLANC lui avait à son tour confié son secret et depuis lors ils ne formaient plus qu'un.

Une nuit, ils furent réveillés par des cris qui les fit sortir de leur tanière, ils aperçurent au loin une fumée épaisse, un incendie embrasait le ciel. Les cris durèrent longtemps et au petit jour une odeur âcre parvint jusqu'à eux.
La magie des loups en ces temps là était grande et leur haine des humains encore plus grande, plusieurs clans s'étaient unis pour détruire un village qui avait tué plusieurs des leurs. Ceux qui n'avaient pas péris dans l'incendie, furent dévorés pas les loups.

LOUPBLANC rassembla sa compagne et ses petits et décida de s'éloigner à tout jamais de ces contrées barbares, il voulait un monde différent pour sa descendance.
Au même moment, un homme et une femme, seuls survivants du massacre fuyaient eux aussi l'horreur de la nuit.

La légende dit que la route des loups croisa celle des humains
Que LOUPBLANC reconnu la jeune femme qu'il avait secouru de même que CALYPSONE reconnu l'homme comme étant celui qu'elle avait caché dans les bois.
On dit aussi qu'ils firent chemin ensemble jusqu'à une grande clairière.

Uniquement avec leur courage, ils bâtirent un monde nouveau où tous ceux qui vivaient sans haine furent les bienvenus... Les humains comme les loups...
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MessageSujet: Re: AMÉRINDIENS   AMÉRINDIENS EmptyMer 16 Mar - 1:37

L' AIGLE


Tout semblait parfaitement calme et serein, du moins en apparence, les chasseurs du clan étaient rentrés une nouvelle fois bredouilles de leur chasse. Ils avaient été accueillis sans un cri, sans même une parole de désapprobation. Les enfants cessaient de jouer et de tourner autour des feux, les anciens se réunissaient un peu à l'écart, comme perdus au plus profond de leurs pensées, vides d'espoir et de réponses.

Nuls ne savaient pourquoi, une nouvelle fois les chasseurs, pourtant si habiles et déterminés rentraient encore sans aucune nourriture à offrir à des bouches devenues si avides. Les chefs de chasse ne prononçaient nulle parole, ni pour se justifier, ni pour tenter de comprendre le sens de ce qui se faisait déjà sentir comme un abandon des dieux et des esprits.
Les tambours se mirent une nouvelle fois à chanter, et la nuit se déchira de cette complainte, de cette demande d'aide.

Ce n'est que plus tard dans la nuit, que le clan, terrassé par la faim et la fatigue s'endormit. Au petit matin, alors que le sommeil conservait encore la plupart des membres du clan dans une douce langueur, que le plus jeune des porteurs de visions s'éloigna du campement, comme pour calmer ses intenses réflexions. Il n'avait pas encore l'âge d'être un chasseur, il sortait à peine de l'initiation d'homme.

Il s'éloigna, les yeux dirigés vers le sommet de la montagne, que la brune du matin dissimulait encore aux regard. Il ajusta la couverture sur ses épaules et allongea le pas vers l'horizon ; il emportait avec lui, seulement un simple caillou que lui avait remis son père. Une pierre de visions, lui avait-on dit.
La montagne semblait s'éloigner, plus il avançait ; sa gorge commençait à souffrir de plus en plus de la soif, et même de la peur. Mais rien ne l'arrêterait, et il continua de marcher, alors que le soleil était déjà haut dans le ciel. Par plusieurs fois, il trébucha, son corps éprouvé par la chaleur et les privations ; mais à chaque fois il se releva, animé d'une détermination sans faille.
Il devait se rendre au sommet de cette montagne ; telle avait été la teneur de son dernier rêve.

Le clan avait à peine pris conscience de son absence, tellement était grande sa détresse. Le jeune rêveur gagna enfin le sommet de cette montagne, son corps tout meurtri de cette ascension, de ce périple. Il s'effondra au sol, son pauvre corps vidé de toutes ses forces. Ses yeux, se dressèrent soudain vers le ciel, alors que se dessinait au dessus de lui une ombre, qui lui sembla gigantesque.

Un grand oiseau, comme il n'en avait jamais vu, semblait dessiner de grands cercles autour de lui. Aucune peur ne l'assaillait, il contemplait ce spectacle fascinant.
Et l'oiseau descendit, pour venir se poser tout près de lui et s'adressa directement à lui, en effleurant légèrement son visage d'une de ses ailes.
- Ton clan semble avoir oublié les enseignements des anciens. Il part à la chasse sans avoir pris conseil auprès des anciens , ni des esprits qui guident la main du chasseur.

Le jeune homme, se redressa, comme pour mieux entendre la parole du grand aigle.
- Tu vas redescendre vers les tiens, et tu pourras les guider vers des chasses fructueuses. Je t'ai choisi pour porter la plume du savoir et de la connaissance.
Il déposa une grande plume sur le front du jeune homme.
- Prends-la, et porte la en signe de ta fonction, celui qui voit plus loin et qui parle avec les oiseaux.
Le grand aigle lui conta que ses enfants et les enfants de ses enfants donneraient une plume à toutes celles et tous ceux qui seraient choisis pour guider le clan, au fil des âges.
Il étira ses ailes et s'envola dans un grand battement.

Le jeune homme, portant fièrement la plume redescendit vers les feux de son clan.
Il parla, il enseigna pendant des jours et des nuits, il dressait à chaque fois la plume, comme pour rappeler le nécessaire chemin de reliance avec les esprits.

Plus jamais les chasseurs ne revinrent bredouilles, du moins tant qu'ils savaient écouter, celui, ou celle qui voit plus loin et qui parle avec les oiseaux.

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MessageSujet: Re: AMÉRINDIENS   AMÉRINDIENS EmptyMer 16 Mar - 22:43

Selon les clans, les légendes sur la création de la Terre sont nombreuses!
Je vous en ai déjà ramenée une au début de ce sujet, en voici une autre!!

Extrait de "La Roue de Medecine" de Sun et Wabun Bear

Comment la Tortue aida à construire notre terre


Il y a fort longtemps, le Grand Esprit regarda la Terre qu'il avait créée à l'image de la vision qu'il avait eue et son coeur s'emplit de tristesse. Les minéraux, les plantes, les animaux et les humains avaient tous oubliés la loi de l'unité selon laquelle ils devaient vivre.
Ils luttaient les uns contre les autres à propos de la moindre idée ou de la moindre action, et ils considéraient que les pouvoirs et les talents qui leur avaient été donnés leur appartenaient ; ils montraient jalousie, haine et cupidité. Le Grand Esprit jugea que la Terre ne pouvait continuer sur cette voie.
Il tenta d'envoyer des messages à tous ses enfants, les conjurant de vivre mieux, mais seuls quelques-uns parmi les minéraux, les plantes et les animaux les entendirent. Les humains restèrent sourds.
Aussi décida-t-il d'envoyer ceux qui n'écoutaient pas dans différents royaumes où ils entendraient et apprendraient les enseignements. Il appela tous les esprits de l'eau et ils descendirent ensemble sur la Terre. La pluie vint et déversa partout ses rivières.
Les vagues s'élevèrent et submergèrent îles et continents. Seuls les minéraux et quelques plantes et animaux survécurent. Cependant le Grand Esprit était toujours aussi triste, car une Terre sans hommes n'était pas à l'image de la vision qu'il avait reçue.
 
En haut, dans les nuages, vivait une femme esprit qui avait autrefois vécu sur la Terre. La plus grande partie de la vie s'était éteinte :
elle n'avait plus rien à regarder, personne à aider, et elle se sentait seule. Elle demanda au Grand Esprit de lui envoyer un esprit mâle. Il en vit un, ils s'unirent et elle fut fécondée. L'esprit mâle s'en alla car il avait rempli son rôle. Elle était de nouveau seule dans les cieux.
 
Les animaux sur la Terre étaient seuls eux aussi et ils désiraient ardemment une compagnie semblable à celle que les humains leur avaient dispensée dans les premiers temps, lorsqu'ils respectaient encore la loi de l'unité. Ils virent la femme dans le ciel et ils décidèrent de l'inviter à venir sur la Terre. Mais ils étaient perplexes parce qu'ils savaient qu'elle aurait besoin de terre ferme pour se déplacer et tout était inondé. Tandis qu'ils étaient rassemblés en conseil, assis sur quelques rochers qui émergeaient au-dessus des eaux, se demandant quoi faire, la Tortue géante vint et sortit sa tête de l'eau : "Amis, dit la Tortue, mon dos est large et fort. Peut-être la Femme du Ciel acceptera-t-elle de venir si je le mets hors de l'eau ; elle pourrait ainsi venir dessus et y rester.
- Merveilleux, dit l'Ours, chef du conseil, ce serait la solution idéale. Nous lui demanderons de rester avec nous et d'avoir ses enfants ici ; ils grandiront parmi nous et tout jeunes apprendront l'harmonie dans laquelle ils doivent vivre. Et peut-être enseigneront-ils cela à leurs enfants."
 
Les animaux dirent à la Tortue de sortir son dos de l'eau et, depuis leurs différents rochers, tous rampèrent dessus. Ils couraient ça et là, et sautaient, et bondissaient, et jouaient parce qu'ils étaient heureux d'avoir à nouveau un grand espace où marcher, et ils voulaient aussi être surs que tout ce mouvement n'incommoderait pas la Tortue. Ils savaient que les hommes feraient beaucoup plus de mouvements. Quand ils furent convaincus que c'était un foyer agréable, ils appelèrent la Femme du Ciel et lui demandèrent de descendre et de rester parmi eux. Elle accepta, heureuse de ne plus être seule désormais.
 
Après être descendue, elle marcha tout autour du dos de la Tortue et vit que c'était vraiment une grande et belle maison. Cela lui prit plusieurs jours car la Tortue était très grande. Quand elle revint à l'est, d'où elle était partie, elle dit "Tortue, tu es un animal fort et courageux de m'offrir ton dos, ainsi qu'à tous les humains qui viendront de moi et de mes enfants. Si tu demeures notre maison pour toujours, tu ne pourras faire tout ce que font habituellement les tortues, aussi vais-je te venir en aide. Les animaux aquatiques vont aller chercher de la terre au fond de l'océan et ils me la rapporteront."
 
Tous les animaux aquatiques plongèrent.
Quelques-uns rapportèrent un grain de terre, mais cela ne suffisait pas. Enfin, alors qu'ils étaient tous sur le point d'abandonner, le rat musqué revint avec de la boue plein la bouche et, avant de s'effondrer, il la déposa aux pieds de la Femme du Ciel. Après avoir utilisé sa médecine pour ranimer le rat musqué, la Femme prit la terre et fit à nouveau le tour du dos de la Tortue. Tout en marchant, elle laissa tomber de la terre partout sur le dos. Quand elle revint à son point de départ, elle souffla le souffle de vie sur la terre et celle-ci se multiplia, couvrant tout le dos de la tortue.
 
"Tortue, dit la Femme du Ciel, tu peux à présent retourner à ta vie. Mais en l'honneur du sacrifice que tu as consenti et que tu étais prête à faire, cette terre s'appellera l'Ile de la Tortue, et même si tu es avant tout une créature de l'eau, on pensera à toi comme à une créature de cette Terre, cette partie de la Terre."
 
Et c'est ainsi que la Tortue devint le totem du clan de la Terre.

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MessageSujet: Re: AMÉRINDIENS   AMÉRINDIENS EmptyMer 6 Avr - 1:12

COMMENT LE CIEL EST DEVENU GRAND! (Conte Apache)

C’était il y a longtemps… lorsque les hommes avaient un gros problème ;  le ciel était trop bas.

Il était si bas qu'il n'y avait pas de place pour les nuages. Il était si bas que les arbres ne pouvaient pas pousser. Il était si bas que les oiseaux ne pouvaient pas voler. S’ils essayaient, ils se heurtaient aux arbres et aux nuages.

Mais ce qui était plus pénible encore, c’était que le hommes adultes ne pouvaient pas se tenir debout, bien droits comme leur corps le leur demandait. Ils devaient marcher tout penché, en regardant leurs pieds et ne voyaient pas où ils allaient.

Les enfants ne connaissaient pas ce problème. Ils étaient petits, Ils pouvaient se lever aussi droits qu’ils le souhaitaient. Ils ne marchaient pas en regardant leurs pieds et pouvaient voir où ils allaient.

Ils savaient par contre qu’un jour, ils deviendraient des adultes et qu'ils devraient marcher tout penchés en regardant leurs pieds à moins que quelque chose ne se passe. 

Un soir, tous les enfants se sont réunis et ils ont décidé de relever le ciel. Les quelques adultes qui les écoutaient riaient sous cape mais soudain, ils ont vu les enfants lever de longs poteaux vers le ciel. Un, deux, trois, quatre…un cri énorme retentit - unnn-uhhhhhh.

Mais rien ne se passe. Le ciel reste comme il a toujours été. Les arbres ne peuvent toujours pas grandir. Les oiseaux ne peuvent toujours pas voler. Il n’y a toujours pas de place pour les nuages et les adultes marchent toujours courbés en regardant leurs pieds sans voir où ils vont.

Le lendemain, les enfants recommencent avec des poteaux plus longs. Un, deux, trois, quatre…un cri énorme retentit - unnn-uhhhhhh. Mais rien ne se passe.

Le soir suivant, les enfants qui sont persévérants essayent encore. Ils prennent des poteaux encore plus longs. Un, deux, trois, quatre…un cri énorme retentit - unnn-uhhhhhh. Mais rien ne se passe.

Le quatrième soir, ils ont trouvé de très très très longs poteaux, les plus longs qu'ils pouvaient trouver et ils se sont mis à compter :  un, deux, trois, quatre…un cri énorme a retentit - unnn-uhhhhhh et le ciel s’est soulevé.

Depuis ce jour, le ciel est à sa place. Les arbres peuvent pousser, les oiseaux peuvent voler sans se heurter aux troncs et aux branches. Les nuages ont de la place pour aller et venir et les hommes peuvent se tenir droit en regardant le ciel.

Mais le plus extraordinaire c’est que lorsque le soleil s’est couché la nuit suivante et qu’il a commencé à faire sombre, le ciel troué par les poteaux des enfants s’est mis à scintiller. Dans chaque trou, il y avait une étoile.
La prochaine fois que vous regarderez le ciel, vous saurez que c’est grâce aux enfants que vous pouvez admirer un tel spectacle. Vous repenserez de cette histoire et vous saurez que c'était vrai.

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MessageSujet: Re: AMÉRINDIENS   AMÉRINDIENS EmptySam 11 Juin - 11:12

Voici un nouveau Conte Amérindien! ye po

Les Oiseaux-de-Feu et le Monstre-des-Eaux(Arikara)

En un lieu agréable, entre le Fleuve-Hurleur et l'endroit où la grue se tient entre les roseaux, vivait autrefois un Brave doté de dons surnaturels. Un bon génie lui avait donné quatre flèches magiques : une noire, une rouge, une jaune et une blanche.
Quelle que soit la distance, ces flèches-médecines atteignaient toujours leur cible.

Ce bon chasseur, qui était aussi un vaillant guerrier, n'utilisait dans la vie courante que la flèche blanche et la jaune. Un jour, il tua un cerf. Il alluma un feu et fit cuire une cuisse de l'animal. Après avoir mangé, il s'allongea pour dormir un peu.

Durant son sommeil, deux Oiseaux-de-Feu sortirent des nuages et l'emportèrent loin vers l'ouest. Ils le déposèrent au sommet d'une haute montagne.

Quand le Brave se réveilla, il se dit qu'il n'était jamais venu dans ce pays. Il voulut descendre dans la vallée, mais il ne rencontra que précipices et parois abruptes.

Soudain, il y eut un bruit d'ouragan, la montagne trembla... C'était le chef des Oiseaux-de-Feu qui volait vers lui. Il vint se poser à son côté et lui dit :

- N'aie crainte. Je ne te veux aucun mal. Accepte de rester avec nous et je serai ton grand-père. Tu es un courageux chasseur et, à ce qu'il paraît, tu possèdes de très bonnes flèches. Je dois prochainement livrer un dur combat et tu m'aideras !

Le Brave, enchanté et honoré, demanda ce qu'il aurait à faire. L'oiseau expliqua :

- Tu sais qu'il incombe aux Oiseaux-de-Feu de lutter contre les Esprits-des-Ténèbres, eh bien tu combattras avec nous. Ma famille et moi, nous vivons depuis toujours au sommet de cette montagne, mais il nous est impossible d'élever nos petits. Chaque année, un monstre sort des profondeurs du lac et vient les dévorer. Le Monstre-des-Eaux a deux têtes et d'épaisses écailles de silex recouvrent tout son corps, de sorte que nos dards-éclairs n'ont aucun effet sur lui. Aide-nous à tuer ce monstre, alors tu seras le frère de tous les oiseaux de la Terre et ils te protégeront !

L'Oiseau-de-Feu mena le Brave vers son nid et lui montra ses six oisillons qui criaient leur faim.

- Vois, ils sont encore petits, mais aussitôt qu'ils auront des plumes, 1e monstre viendra les manger.

Le Brave prit dans sa ceinture une poignée de grains de mais et l'offrit aux affamés.

Dès lors, il apporta aux petits Oiseaux-de-Feu tout le gibier qu'il tuait.

Un jour, le père et la mère des oisillons lui dirent :

- Tu es bien aimable pour tes jeunes parents. Le temps approche où le Monstre-des-Eaux va venir. Allons nous poster sur cette montagne ; de là-bas, nous pourrons mieux le surveiller.

Au lever du soleil du deuxième jour, une terrible tempête annonça l'arrivée du monstre. Les eaux du lac se mirent à bouillir, de gros nuages de vapeur les recouvrirent.

Puis, deux énormes gueules, écailleuses et horribles, apparurent. C'étaient les deux têtes du monstre !

Lorsque les têtes commencèrent à escalader le flanc de la montagne, les Oiseaux-de-Feu piquèrent vers elles dans un bruit étourdissant. Des éclairs jaillirent des yeux des Oiseaux-de-Feu. Ils frappèrent le monstre en faisant crépiter des milliers d'étincelles.

Hélas, aucun n'arriva seulement à entamer la cuirasse du Monstre-des-Eaux qui continua à ramper et arriva au bord du nid.

Alarmés, les Oiseaux-de-Feu crièrent au Brave :

- Tire maintenant, si tu veux nous aider !

Le Peau-Rouge prit sa flèche noire dans son carquois et la posa sur son arc. Il attendit qu'une gueule rouge s'ouvrit et au moment où elle allait croquer un oisillon, il tira dans la gorge.

- Tiens, hurla-t-il. Avale donc cette médecine !

On entendit un terrible craquement. La tête hideuse vola en éclats, car la flèche noire était en réalité un érable de la forêt.

Mais déjà, la deuxième tête approchait du nid. Le Brave décocha sa flèche rouge en rugissant :

- Voici une autre médecine que tu apprécieras !

La seconde tête explosa comme la première, car la flèche rouge était un grand pin de la montagne.

Le corps du Monstre-des-Eaux dégringola le long de la paroi rocheuse dans un bruit de tonnerre et disparut dans le lac.

Alors, des milliers d'oiseaux arrivèrent des quatre coins du monde. Ils voltigèrent en manifestant leur joie. Le chef des Oiseaux-de-Feu dit :

- Tu as sauvé nos petits. Tu es maintenant le frère des oiseaux. Dorénavant, tous ceux qui sont ici te protégeront du danger. Veux-tu que nous te ramenions dans ton pays ?

Le Peau-Rouge réfléchit un instant et déclara :

- Non ! je préfère continuer à tuer des monstres.

Depuis ce jour, le Brave passe son temps à parcourir la Terre.
Avec ses quatre flèches magiques, il combat les Esprits-des-Ténèbres et les Indiens de toute la Terre peuvent dormir en paix.


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MessageSujet: Re: AMÉRINDIENS   AMÉRINDIENS EmptyMer 28 Déc - 12:45

Mère-Maïs
  
Du temps où Kloskurbeh, le Créateur, vivait sur cette terre, les hommes n'existaient pas encore. Mais un jour, alors que le soleil était haut dans le ciel, un jeune s'en vint, qui s'adressa à lui ainsi : "Oncle, frère de ma mère." Ce jeune homme était né de l'écume des vagues, une écume que le vent avait animée et le soleil réchauffée.
C'est le mouvement du vent, l'humidité de l'eau et la chaleur du soleil qui lui avaient donné vie ... la chaleur surtout, parce qu'elle est la vie même. Le jeune homme vécut donc avec Kloskurbeh et il devint son principal assistant.
 
Puis, un jour, après que ces deux être puissantes eurent créé toutes sortes de choses, vint à eux, à l'heure où le soleil brille au Zénith, une très belle jeune fille. Elle était née de la plante merveilleuse que portait la terre, de la rosée et de la chaleur. Une goutte de rosée tombée sur une feuille avait été réchauffée par le soleil, le soleil qui réchauffe et donne la vie ; et la jeune fille était née ainsi, de la plante verte et vivante, de la rosée et de la chaleur.
 
"Je suis l'amour, dit la jeune fille. Je rends fort, je suis la Nourricière, je donne à manger aux hommes et aux animaux. Je suis aimée de tous."
 
Kloskurbeh remercia alors le Grand-Mystère-d'-en-Haut de leur avoir envoyé cette jeune fille. Le jeune homme, le Grand neveu, l'épousa, et elle devint Première Mère. Kloskurbeh, le Grand Oncle, qui apprend aux hommes tout ce qu'ils doivent savoir, apprit à leurs enfants comment vivre. Il partit ensuite habiter dans le nord, d'où il reviendra lorsqu'on aura besoin de lui.
 
Après cela, les hommes crûrent et multiplièrent. Ils vivaient de la chasse, et plus ils chassaient, plus ils étaient nombreux et moins ils trouvaient de gibier. Ils chassaient trop, le gibier disparaissait, et la famine s'abattit sur eux. Première Mère en fut émue.
Les petits enfants vinrent à elle et lui dirent : "Nous avons faim. Donne-nous à manger." Mais, n'ayant rien à leur donner, elle se mit à pleurer. Elle leur dit : "Prenez patience. Je vais faire de la nourriture, pour remplir vos petits ventre." Mais elle continuait à pleurer.
Son mari lui demanda alors : "Comment faire pour te voir sourire ? Comment faire pour te rendre heureuse ?
 
- Il n'y a qu'une seule chose qui pourra arrêter mes larmes.
- Laquelle ? demanda son mari.
- Il faut me tuer, répondit-elle.
- Jamais je ne pourrai faire une chose pareille !
- Il le faut, sinon jamais je ne cesserai de pleurer et de me lamenter."
 
Son mari partit alors très loin, jusqu'au bout de la terre ; il alla vers le nord, pour demander au Grand Maître, son oncle Kloskurbeh, ce qu'il fallait faire.
"Fais ce qu'elle te demande. Tu dois la tuer", dit Kloskurbeh. Le jeune homme s'en retourna donc chez lui, et se mit à pleurer à son tour. Mais Première Mère lui dit : "Ce sera demain, à l'heure où le soleil est à son zénith. Quand tu m'auras tuée, dis à deux de nos fils de me prendre par les cheveux et de traîner mon corps sur ce bout de terre, jusqu'à ce que ma chair soit entièrement détachée de mon corps. Ensuite, tu rassembleras mes os et tu les enseveliras au milieu de cette clairière. Et puis tu t'en iras."
Elle sourit et lui dit : "Attends que sept lunes soient passées, et puis tu reviendras. Tu retrouveras ma chair, que j'aurai donnée par amour, et qui vous nourrira et vous fortifiera jusqu'à le fin des temps."
 
Il en fut fait ainsi. Le mari tua sa femme, et ses fils, en récitant des prières, traînèrent son corps dans un sens et dans l'autre, comme elle l'avait demandé, jusqu'à ce que la terre fut couverte de sa chair. Puis ils rassemblèrent ses os au milieu et les enterrèrent. Et ils s'en allèrent en pleurant de tout leur coeur.
Lorsque le mari, ses enfants et les enfants de ses enfants revinrent à cet endroit après que sept lunes eurent passé, ils virent que la terre portait de grandes plantes vertes couvertes d'épis. Le fruit de ces plantes, le maïs, était le chair de Première Mère, dont elle avait fait don aux hommes pour qu'ils puissent vivre et prospérer. Ils partagèrent donc la chair de Première Mère et la trouvèrent plus douce que les mots ne peuvent le dire. C'est ainsi que sa chair et son esprit se renouvelèrent tous les sept mois, génération après génération.
Et à l'endroit où ils avaient fait brûler les os de Première Mère poussa une autre plante, aux feuilles large et parfumées. C'était le souffle de Première Mère, et ils entendirent son esprit qui leur parlait : "Brûlez ces feuilles et fumez-les. Cette plante est sacré. Elle vous rendra l'esprit clair, facilitera vos prières et réjouira vos coeurs."
 
Alors le mari de Première Mère appela la Première plante skarmunal, qui veut dire maïs, et la deuxième utarmur-wayeh, qui signifie tabac.
"Souvenez-vous, dit-il aux hommes, et prenez grand soin de la chair de Première Mère, parce que c'est sa bonté qui s'est transmuée en substance. Prenez grand soin de son souffle, parce que c'est son amour qui s'est transformé en fumée de tabac. Souvenez-vous d'elle et pensez à elle toutes les fois que vous mangerez, chaque fois que vous fumerez cette plante sacrée, parce qu'elle a donné sa vie pour que vous puissiez vivre. Elle n'est pas morte, cependant ; elle vit toujours : en donnant cet amour éternel, elle se renouvelle encore et toujours."
 
D'après trois sources du XIX siècle, dont Joseph Nicolas.

...j'espère que les Contes Amérindiens vous plaisent?! ec
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