Je ne reviendrai pas sur le contenu ou sur un quelconque résumé de l’évocation de cet amour, pas une simple parenthèse dans la vie d’une femme, mais c’est sa vie…
En lisant ce magnifique roman, j’ai enfin saisi que Dieu n’était pas dans l’objet ni le désir de posséder, mais dans l’amour !
Corinne Hoffman, femme amoureuse, mieux que quiconque et par la simple évocation d’un sentiment, laisse apparaître au monde le signe de la perfection de la qualité de son cœur, toute la substance de cet amour naît dans cette phrase : « j’ai suivi obstinément le grand amour et j’ai vécu le ciel et l’enfer. Ce fut mon plus grand combat de survie……Un combat que ma fille Napirai et moi avons finalement gagné… » Je viens de tourner la dernière page, et dans ces lettres, jusqu’aux derniers mots, tout n’est encore qu’amour pour l’homme, sujet de ses souffrances.
Il n’y’a pas de véritable amour sans désespoir d’aimer de même qu’il n’y’a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre…(Ecclésiaste)
J’ai lu et aimer lire « la Massaï blanche », j’ai pénétré l’intimité de cette femme, je me suis nourri de ses sentiments et de ses pensées les plus secrètes. J’ai vécu ses moments de solitude comme ses instants empreints du parfum de l’exaltation, de la passion et de la sensualité.
C’est ainsi que de ce jour où j’ai refermé ce livre, me vient une réflexion, Corinne !
Ton amour, aussi beau, aussi pur soit-il, avait déjà le goût amer de l’échec, du jour même où ton regard s’était posé sur l’objet de tes tourments futurs.
Ce que tu voyais n’était pas l’homme auquel tu désirais appartenir, mais une citadelle d’une autre époque, d’un autre temps. Pour l’atteindre, Corinne, que de sentiers semés d’épines et d’embûches, que de tunnels obscures, dans lesquels tu te perdras et où ton âme et ton corps finiront par se dissoudre, sans jamais parvenir à voir la lumière et à réaliser ta joie d’aimer et d’être aimée.
Tu as voulu conquérir cet amour par le renoncement délibéré, volontaire, par la recherche du dénuement, mais là était ton erreur ; tu as nié ton existence, alors que l’amour est de partager ce que l’on a de meilleur et de faire accepter ce que l’on a de moins bon ; peu importe si un jour on rit et un autre on pleure. Cet amour a un prix très cher, ta perte ! C’est ta liberté que tu finiras par payer, Corinne !
Nos ancêtres disaient : « l’homme heureux n’a pas de chemise », mais ces ancêtres ne connaissaient pas encore la filature. Toi, Corinne, tu as su démontrer qu’il est bon d’avoir une chemise. Pauvre Lketinga, alors que notre bonheur, le tien aussi Corinne, consiste dans la réalisation de nos besoins, lui, aura plus d’une chemise mais le bonheur en moins !
J’aurai tant voulu que cet amour s’élève et vienne crever le ciel de sa lumière et de sa chaleur. Alors un seul vœu se serait imposé à moi ; il s’agit, avant tout, de vivre et d’être heureux…