Livre du Mois (Lire en Fête!)

Kikou les Fées du Jardin!

comme vous l'aurez certainement lu dans notre Gazette, je vous ai parlé de cette grande fête qui débute mi-octobre, et pour beaucoup de villes, durera toute une quinzaine!!!

Alors pour fêter également cet évènement merveilleux dans notre Jardin, je vous propose de venir nous faire découvrir un auteur, un livre (ou plusieurs) qui vous touche particulièrement!! ...et peu importe le genre littéraire! découvrons, découvrons!!!
Voili, je vous laisse un peu réflêchir, puis on s'y met le plus vite possible!

Voici des contes que j'aime particulièrement.

Contes d'une Grand Mère de George Sand.

À soixante-huit ans, George Sand invente, pour amuser et instruire ses petites-filles, Aurore et Gabrielle, auxquelles elle était très attachée, une dizaine de contes merveilleux.

On trouve, dans ces petites histoires à la fois féeriques et tendres, la fraîcheur et l'authenticité, le talent intact et chaleureux de la grande romancière.

" Quand j'étais enfant, ma chère Aurore, j'étais très tourmentée de ne pouvoir savoir ce que les fleurs se disaient entre elles. Mon professeur de botanique m'assurait qu'elles ne disaient rien; soit qu'il fût sourd, soit qu'il ne voulût pas me dire la vérité, il jurait qu'elles ne disaient rien du tout. Je savais bien le contraire. "

Au dire de la grand-mère, la nature est un monde peuplé d’esprits, dans lequel, secrètement, les montagnes s’animent (Le Géant Yéous), les nuages chantent (Le Nuage rose), les grenouffles et les fleurs conversent (La Reine Coax, Ce que disent les fleurs)... Même les statues et les tableaux, dans Le Château de Pictordu, prennent vie... Autant de voix que seuls les enfants, véritables héros de ces contes d’apprentissage, peuvent entendre Emmi, le petit gardeur de cochon qui un jour disparaît après s’être approché d’un arbre réputé maléfique (Le Chêne parlant) ; ou encore le craintif Clopinet qui, fuyant son ogre de patron, finit par prendre son envol en se changeant en oiseau (Les Ailes de courage)...

Vous les trouverez en livres mais aussi en disques avec des intermèdes musicaux.

Bonne lecture ou bonne écoute.

Hoooo oui! les recueils de G.Sand sont merveilleux!
et combien elle a raison, cette Grand-mère! oui,oui, c'est sûr, les Arbres, les fleurs, les cailloux...tout parle à qui veut bien prêter l'oreille!

A lire avec délectation!

de mon côté, j'ai fait la rencontre poétique d'un auteur, dont le "livre-poème" a été mis en scène par quelques troupes de théâtre.
J'ai eu la chance d'assiter à une représentation, vendredi au soir, donnée dans le cadre de "Lire en Fête", et ce fut un déferlement de voix, de musique, et de rencontre avec les âges, les femmes...et la mer:

"Les vieiLles femmes et la mer", écrit par Yannis RISTOS

Yannis RITSOS
Né à Monemvassia le 1er mai 1909, son enfance est marquée par plusieurs drames dont la disparition précoce de sa mère et de son frère, l’internement de son père en asile, la ruine économique de sa famille et la tuberculose dont il souffre pendant quatre années. Ces événements tragiques obsèdent son œuvre. Après un passage par le militantisme communiste, le poète explore les conquêtes du surréalisme avant de laisser éclore la force de son attachement à la « Grécité », détentrice de la mémoire historique et qui imprègnera toute son œuvre future dont "Les vieilles femmes et la mer", long poème dialogué écrit en 1958.
Dans les années 1980, Ritsos se tourne aussi vers la prose : il meurt à Athènes le 12 novembre 1990.

Voici quelques extraits :
« Dès que tombe le crépuscule nous sortons nous asseoir ici, sur la pierre du seuil, sur les rochers, pour que nous batte le vent du large et qu’il nous vide de notre vide. Nous reposer de ne plus rien faire, oublier, nous les oubliées, faites d’oubli. Comme si tout s’en était allé et que nous soyons restées seule sur une aire haute et large où le vent souffle de tous côtés... »

«Les navires sont partis, nos hommes sont partis, nos enfants sont partis. Nous ne savons qui est parti, qui est resté, nous ne savons pourquoi nous sommes venues, pourquoi nous restons, pourquoi nous partirons; nous ne savons qui s’est noyé en mer, qui s’est tué dans la montagne, ce que sont devenus les autres…»

«Vauriens, fainéants, canailles, ivrognes, insoumis, vantards… ils ne voulaient rien écouter, têtes dures! Ils l’ont brisée sur les rochers leur tête dure, jamais ils ne voulaient céder fiers gaillards, ils sont partis- nous avons oublié…»

« La mer grande intendante, régnait en maîtresse chez nous. Elle commandait leurs yeux, leurs gestes, leurs bourses, elle arrangeait à son goût leurs cheveux et troussait leurs moustaches de son écume.

Océan, navires, nuages ne lui suffisaient pas. Il lui fallait encore pénétrer dans nos chambres, s’asseoir sur nos tabourets, s’étendre sur nos lits. Au moment le plus tendre, elle se glissait encore entre nous et notre homme ou poussait un grand cri comme si on tuait quelqu’un alors leurs mains tombaient comme des rames brisées et leurs yeux se perdaient – leurs yeux… comme les croix marines dans les algues des ténèbres. Et parfois une vague comme une clovisse ouverte se dressait devant le berceau du nouveau né, comme pour l’ensorceler avant qu’il avant sache marcher avant qu’il sorte.”

"Nos filles, nos petites-filles et leurs filles ont tout appris et tout laissé, elles ont appris d’autres choses que nous ne savions pas nous autres, nouveaux plats, nouvelles habitudes, nouvelles robes…"

"Pourtant, n’est – ce pas la suite de ce qu’elles ont appris de nous ? Mais elles, ignorantes et dédaigneuses, les malheureuses, elles croient commencer le monde – oui, elles ne voient pas la continuité du monde; et quand tu ne sais pas ce que tu dois aux autres, tu ne sais pas ce que tu as, ce que tu donnes, et si tu ne comptes pas avec les autres, tu ne sais pas ce que fais, ce que tu es et si tu ne sais pas ce que tu es, tu ne sers à rien tu es seule, et si tu es seule, tu n’es rien.”

On se laisse emporter, et ces vieilles femmes nous font voyager dans nos mémoires, avec des instants qui émeuent sincèrement!

La liste des livres à acheter s'allonge Dame Louve.

Merci de ce conseil.

sans compter qu'il va falloir allonger le meuble-bibliothèque!...hiiiii!